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lundi 13 août 2012

Sur la route de La Mecque


J’ai la chance de faire partie du voyage présidentiel à La Mecque. Là-bas, le Président de la République doit assister à une conférence islamique convoquée par le Roi d’Arabie. Il en profite pour faire une Oumra en ces moments bénis de fin de Ramadan. Comme il veut partager ce moment, il amène avec lui des proches mais aussi des acteurs de la vie publique : députés, sénateurs, conseillers… et au total huit journalistes sensés couvrir l’évènement. En réalité, c’est d’abord pour eux – au moins pour sept d’entre eux – un voyage studieux, l’occasion de méditations et de prières. Je suis de ceux-là.
J’ai déjà fait le Haj, mais jamais une Oumra. On prête au Prophète Mohammad (PSL) le fait d’avoir comparé la Oumra de la fin de Ramadan à un pèlerinage en sa compagnie. Ce qui n’est pas peu pour nous autres musulmans.
Pour nombre d’entre nous, cela commence à bord de l’avion, un peu moins de deux heures avant d’arriver à ‘aéroport de Jedda. Beaucoup s’étaient visiblement préparés au moment d’aborder le H  aj (le Miqaat). Défilé vers les toilettes, ablutions puis port des deux morceaux de tissu blanc, avant de prier les deux rak’at et de prononcer les mots rituels pour annoncer son intention de faire la Oumra. Ceux qui n’avaient pas leurs effets se contenteront de faire la prière et de prononcer leur intention.
Mais comme on ne peut s’empêcher de faire la politique, même en ces moments d’intenses méditations, tous semblent préoccupés par la présence du député RFD Abderrahmane Ould Mini. Supputations qui n’en finissent pas. En fait, il est là parce qu’il est le chef du groupe parlementaire de son parti. Quand on a demandé deux députés en plus du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir avait proposé son vice-président, El Arby Ould Jideine et les chefs des deux plus grands groupes : UPR et RFD, Sid’Ahmed Ould Ahmed et Ould Mini. Ce dernier, avant d’accepter et pour lever toute équivoque, s’était adressé au président de son parti, Ahmed Ould Daddah qui lui a rétorqué que le religieux prime sur le politique et qu’il n’y avait aucun mal à accomplir cet acte et à répondre donc à l’invitation.
A Jedda, nous sommes très bien accueillis par la partie saoudienne, mais aussi le staff de l’Ambassade de Mauritanie et du Consulat. Nous sommes dirigés vers La Mecque. Les deux députés, ma consœur de Radio Mauritanie et moi-même, sommes à bord d’une voiture dont le chauffeur perd la route. Nous mettons du temps à retrouver le chemin qui mène à La Mecque. Quand nous sortons de Jedda, le chauffeur semble vouloir regagner le temps perdu. Il vide son compteur. Mais il est heureusement ralenti par les embouteillages qui caractérisent l’Arabie en ces moments de grandes confluences.
Sur la route les banderoles et les affiches se succèdent. Sur plusieurs d’entre elles, nous avons le temps de reconnaitre le visage avenant de notre grand Shaykh Mohamd el Hacen Ould Dedew. Il est seul ici sur cette affiche qui fait la promotion d’une émission interactive où il répond aux questions des auditeurs. Sur une autre, il est entouré par deux autres notoriétés religieuses saoudiennes. Aucun autre étranger ne parait sur ces pancartes. Grand motif de fierté pour les Mauritaniens.

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