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dimanche 17 juin 2012

La palabre, rien que la palabre


Encore une citation du Khalife Omar : «lorsque Dieu du mal à une société, Il leur donne la polémique et les éloigne du travail».
Plus près de nous, on dit que la malédiction s’est abattue sur les Awlad M’Barek, cette lignée qui a donné une épopée sans précédent en pays Maure, le jour où ils consacrèrent plus de temps à venir à l’arbre à palabres qu’ils appelaient intelligemment «çadrayet asswaqa» (l’arbre des calomnies ou des fausses rumeurs).
Dites-moi, chers lecteurs, en quoi les palabres politiques sont différentes de celles des années 90, celles qui ont fait suite aux élections présidentielles et législatives et janvier et mars 92 ? En quoi l’objet du différent a-t-il changé ? En quoi les méthodes et les argumentaires ont-ils évolué ?
Et après 1997, quand tout le monde s’est rendu compte du danger que représentait le refus de participer au jeu tel qu’il se proposait et non tel qu’on l’aurait voulu, en quoi le discours a-t-il changé ? Et après 2003 ? Et après 2005 ? Et après 2007 ? Et après 2008 ? Et après 2009 ?
Nous ne savons toujours pas que ce ne sont pas les querelles politiciennes qui vont mener la Mauritanie sur le chemin du développement. Ce n’est toujours pas l’éducation qui est au centre des débats, ce ne sont pas les visions modernistes qui s’opposent aux obscurantismes, ce n’est pas la construction d’hôpitaux ou de routes, ce n’est pas le forage des puits, ce ne sont pas les campagnes de lutte contre l’esclavage et en vue d’atténuer les fractures sociales… rien de tout cela n’est en question. Ni aujourd’hui, ni hier. Sinon on aurait avancé dans la lecture que nous pouvons avoir de ce que notre élite politique veut. Elle aurait du coup réalisé en partie ses desseins. Parce que quand on sait ce qu’on veut, on l’exprime clairement, on le partage et on finit fatalement par l’imposer. Ou par en imposer une partie.
On tourne en rond. Parce que ceux qui veulent le statu quo sont plus forts, plus riches, plus solidaires, plus déterminés…
La révolution mauritanienne sera celle qui libérera le citoyen de l’emprise du politique et de l’oisiveté. Elle se fera par la revalorisation du travail, de la création, de la créativité, de la compétence, la réhabilitation des valeurs d’égalité, de justice, d’humilité et de tolérance.
Parce que cette révolution doit se faire contre la médiocrité. 

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