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samedi 7 avril 2012

Les pieds nickelés s’en vont


Au début c’est comme ça que je voulais les appeler quand ils ont renversé ATT et qu’ils ont fait semblant de prendre le pouvoir après avoir joué aux durs. En réalité, ils avaient beaucoup de cette paresse légendaire des personnages de la bande dessinée en question. Ils partageaient au moins le refus de faire son travail. Les militaires maliens qui ont organisé la mutinerie qui a conduit à l’éviction du Président Amadou Toumani Touré, refusaient de faire la guerre, de défendre leur pays.
Ils prétextaient le manque de moyens, alors que l’Armée malienne est mieux pourvue que celles du Niger et de la Mauritanie. Et quand ils sont venus au pouvoir, ils ont vu le pays crouler sous l’avancée fulgurante des factions armées. Les villes du nord tombaient les unes après les autres.
Sous la pression intérieure et extérieure, les bidasses – la bande à Sanogo, cet avatar de Dadis Camara – ont finalement accepté de revenir à l’ordre constitutionnel en remettant le pouvoir au président de l’Assemblée nationale. C’était l’unique voie pour tout le monde. Le schéma ne pouvait souffrir le retour du président ATT dont l’exercice a conduit à la situation inextricable dans laquelle se trouve le Mali et toute la région. La parade est donc celle-là. Avec en prime, une amnistie pour les putschistes.
L’autre aspect du problème lié à l’insurrection du nord devra être traité dès la mise en place du gouvernement de transition, en même temps qu’il organisera les élections futures. La communauté internationale, particulièrement les pays de l’espace sahélo-saharien (Afrique de l’Ouest et Maghreb, CEDEAO et UMA) devront se pencher au plus vite sur la question. Préserver l’intégrité du Mali, assurer la neutralisation des factions jihadistes et des milices liées aux trafics de drogue, dialoguer avec le MNLA pour le ramener à la raison, et pour ce faire concevoir un faisceau de réponses aux problèmes posés. Et au plus vite.
Mais avant d’en finir, j’aimerai savoir où sont passés tous les hauts gradés de la République du Mali ? où sont passés les artistes virtuoses du Mali éternel, celui qui fut le berceau de grands Empires ? où sont passés les sportifs talentueux, notamment les footballeurs comme Seydou Keita, Frédéric Kanouté… ? où sont passés les journalistes provocateurs ?
Maintenant que les pieds nickelés sont partis, toutes les valeurs du Mali doivent refaire surface. Seulement maintenant ? Dommage…

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