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dimanche 25 décembre 2011

La dérive de la SNDE

La SNDE, c’est la société nationale de l’eau. Elle s’appelle comme ça depuis la séparation avec la société d’électricité. Après avoir vécu les affres du manque d’eau, Idini n’arrivant plus à subvenir aux besoins croissants de la ville de Nouakchott, la SNDE a fêté le lancement de la production de l’Aftout Essahli comme s’il s’agissait de la fin de ses déboires.
Il est vrai que l’Aftout Essahli permet de fournir près de 90.000 m3 par jour à la ville. Dont à peine 43% sont facturés. Mais en fait ce qui pose véritablement problème, c’est la gestion de cet ouvrage. Sa rentabilisation qui doit signifier d’abord un recouvrement plus efficient. Ensuite le manque de personnel qualifié pour l’exploiter et l’entretenir. Si bien que la société est en passe de lancer un contrat d’entretien de la grosse tuyauterie avec une société chinoise de la place. Les cadres de la société vivent mal la situation et l’expriment. La hiérarchie est bien au courant de la dérive de la SNDE.
Il y a un peu plus de deux mois, le ministre de l’hydraulique (tutelle) et celui des finances ont été mandatés par le Président de la République pour diagnostiquer et proposer des solutions. Après deux visites de terrain, les ministres ont désigné une commission technique qui a rendu son verdict.
Ne relevons pas cette incapacité du ministre de tutelle d’identifier les problèmes bien avant que le Président ne le lui demande… ce n’est pas la peine, un ministre de chez nous est fait pour attendre qu’on lui dise de faire pour faire, pour ignorer tout de son secteur et des secteurs environnants. Ne nous attardons pas non plus sur le fait de se dire que le ministre des finances doit avoir d’autre chose à faire que de venir s’entretenir, des heures durant avec des cadres mal exploités, peu payés et très mécontents d’une société qui n’est pas sous sa tutelle…
Revenons à nos moutons… Les deux ministres ayant présenté leurs conclusions au Président se sont vu répondre que rien ne sera fait tant que la société n’a pas fait preuve de bonne santé. Pour avoir les milliards demandés, il fallait que la société augmente substantiellement ses capacités de recouvrement. Il fallait qu’elle assainisse sa gestion, qu’elle cesse de recruter…
Quelques semaines après, on se rend compte facilement que le taux de recouvrement a reculé, que la société a recruté sans pour autant prendre en compte ses besoins. Un cadre de la société me disait récemment que si la Mauritanie a effectivement investi dans la réalisation d’un projet comme l’Aftout Essahli, celle-ci n’a pas préparé la gestion de cette grande réalisation. «C’est comme, disait-il, si tu donnais une voiture dernier cri à quelqu’un qui ne sait pas conduire»… et d’en conclure que le problème de la société est d’abord un problème de management. Et c’est vrai. 

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