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lundi 21 novembre 2011

Opérations communes en vue ?


En avril 2010 et après de fortes hésitations, l’Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie décidaient de mettre en place un Etat Major conjoint appelé «Comité d’état major opérationnel conjoint» (CEMOC). Le commandement général du CEMOC fut installé à Tamanrasset en Algérie, comme d’ailleurs le centre des renseignements qui fut lui installé à Alger. On avait cru que pour cela, l’Algérie, sans doute le plus puissant et le plus outillé de tous les Etats de la région, allait s’engager franchement dans la lutte contre le crime organisé soit par des frappes ciblées soit par des appuis au cours des opérations menées par la Mauritanie, le Mali ou le Niger. Il aura fallu toute cette crainte déclenchée autour du réarmement à partir de la Libye pour que l’on comprenne que les maquis d’Alger, de l’Aurès et de la Kabylie étaient alimentés à partir de l’activité menée dans l’espace sahélo-saharien. C’est ce qui explique l’actualisation de la nécessité de mener des actions communes.
Cela se passe au moment où c’est le Chef d’Etat Major mauritanien, le Général de brigade Mohamed Ould Cheikh Ahmed Ould Ghazwani qui prend le commandement du CEMOC. La cérémonie de passation de témoin entre le malien, Général Gabriel Poudiougou et son frère mauritanien s’est passée lundi à Bamako, en présence de leurs deux autres collègues du Niger, Général de division Seyni Garba et d’Algérie, Général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah. L’occasion pour les chefs d’Etats Majors d’évaluer le chemin parcouru et surtout d’envisager l’action future.
Il y a quelques jours, le ministre nigérien des affaires étrangères déclarait à l’AFP que «le Cemoc n'est pas encore opérationnel et il y a lieu de lever les obstacles». Partant du fait de la puissance de l’Algérie, le ministre nigérien a déclaré que les militaires algériens «doivent pouvoir intervenir en Algérie mais aussi au Niger au Mali et en Mauritanie». Selon lui, «il y a une situation de fait que les Maliens ne sont pas en mesure de contrôler l'ensemble de leur territoire», alors que AQMI «a bien sa base dans le nord du Mali».
Au moment de la passation à Bamako, le Général Gabriel Podiougou a déclaré que «la période que nous traversons est marquée par de très grandes préoccupations sécuritaires au niveau international en général et dans la Bande Sahélo-Saharienne en particulier».  Il en a profité pour rappeler les succès de l’opération «Benkan» de mai et juillet 2011.
«La présence régulière des Forces Armées Nationales de la République Islamique de Mauritanie aux frontières a permis non seulement de réduire les activités des bandes armées dans lesdites zones frontalières», selon le Général malien. Le président sortant du CEMOC a confirmé les appréhensions quant à la connexion entre AQMI et Bokou Haram au Nigéria, en disant : «Nous avons relevé ces derniers temps, une dangereuse interconnexion entre les terrorismes évoluant dans les pays du champ et certaines sectes extrémistes subsahariennes. Aussi, il y a lieu d'envisager dès à présent d'étendre notre coopération aux armées des pays concernés».

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