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samedi 17 septembre 2011

Le Président, pas content !


C’est à l’occasion du lancement de l’opération de plantation d’arbres dans le cadre du grand projet sahélien, que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz s’en est pris aux cadres de l’environnement et aux médias publics. Les premiers pour avoir laissé faire sans préparer, sans encadrer les populations, les seconds pour avoir accompagné sans critiquer ce qui a été fait. Extraits :
«D'emblée, je tiens à exprimer mes remerciements à tous les citoyens pour leur présence massive et l'effort qu'ils ont consenti en faveur de la réussite de cette opération, effort dont j'ai le regret de constater qu'il n'a pas donné les résultats attendus. C'est ça mon constat, je l'ai dit directement aux responsables et techniciens du département de l'environnement. (…) Les services concernés n'ont pas pris les dispositions nécessaires pour l'exploiter à bon escient pour assurer la réussite de l'action. L'erreur incombe ici aux responsables du projet et aux organes de presse, notamment les journalistes de la télévision et la radio qui n'ont pas sensibilisé les citoyens sur les techniques appropriées de reboisement. (…) Après cette visite, j'ai remarqué qu'il y'a beaucoup de mise en scène sur la télévision nationale pour démontrer des réalisations fictives. Beaucoup d'arbustes étaient plantés sans dévoiler le sac plastique ce qui les empêches à pousser. Ce genre de négligence n'est pas récent et remonte à plusieurs décennies. (…)
Le ministère doit tirer les leçons du passé et évaluer la première phase pour éviter les erreurs, sachant le projet est dans sa 2ème année et des lacunes de la première année sont répétées cette année. La responsabilité dans cela est attribuée aux cadres du ministère qui n'ont pas éclairé les citoyens sur les erreurs commises. (…)
Les journalistes doivent descendre sur le terrain, recueillir les témoignages des autorités concernées, chercher la réalité et évaluer la première phase du projet pour ressortir ses forces et ses faiblesses et publier tout ça en toute liberté. Si la version avancée par les autorités concernées s'est avérée contre la réalité, les média doivent le préciser
».
Responsabilités situées. Mais suffit-il ?
Devant les caméras, le Président va lui-même s’appliquer à faire les gestes qu’il estime nécessaires pour planter. Cela reflète un peu la réalité de tous les jours. Des cadres de l’administration qui sont incapables de résoudre les problèmes du citoyen qui n’a d’autre recours que se retrouver devant la présidence. Le Président obligé lui-même de descendre dans l’arène pour apporter les réponses que toute la hiérarchie a été incapable – soit par incompétence soit par mauvaise volonté – de trouver.
Pour ce qui est des journalistes, le Président l’a déjà dit publiquement, l’actuel ministre de la communication l’a répété : vous êtes libres de faire des enquêtes, des reportages objectifs, des interviews. Alors pourquoi ce refus d’en profiter pour exprimer les talents qui sont les vôtres ? L’énergie avec laquelle nos confrères entendent récupérer les 50 et 10% de plus de leurs salaires, pourquoi ne pas en déployer une partie pour s’approprier la volonté politique de vous laisser une marge de liberté ? Pourquoi continuer à servir au peuple mauritanien la même langue de bois ? On se cache derrière l’excuse facile de la mainmise des directeurs des organes, sont-ils plus forts que l’autorité suprême ? N’y a-t-il pas un seul journaliste pour défier leur autorité ? Il est temps de se poser ces questions…

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