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mercredi 17 août 2011

La fin de la COD ?


C’est aujourd’hui que la Coordination de l’opposition démocratique (COD) devait se prononcer sur la question du dialogue. Tout porte à croire qu’il n’en sera rien. Que la réunion prévue à cet effet sera reportée pour une énième fois. ou qu'elle finira sans prise de décision formelle. Une façon de remettre à plus tard l’issue fatale. Trois attitudes divisent ce conglomérat :
-          Le premier groupe est celui dirigé par Messaoud Ould Boulkheir (APP) et Boydiel Ould Hoummoid (Wi’am). Ce groupe s’engage franchement sur la voie du dialogue. Après avoir essayé de jouer les facilitateurs, ses chefs de file semblent avoir été excédés par les remises en cause continues de la dernière mouture des documents politiques. C’est ce groupe qui vient d’obtenir le principe de l’ouverture des médias publics à l’opposition, ainsi que celui du report des élections qui pourrait se décider dans les heures qui viennent.

-          Le deuxième groupe est constitué principalement du RFD et de l’UFP. Le RFD a déjà fixé le plafond pour sa participation à la réalisation de préalables. Les fameux cinq points dont deux ont déjà été acceptés : accès aux médias publics et principe de la discussion autour du report des élections. Deux autres points relèvent plus de la surenchère que de conditions à la décrispation de la situation politique : l’ouverture des marchés publics aux hommes d’affaires de l’opposition (lesquels ont été exclus ?) et des hautes fonctions aux cadres de l’opposition. Reste la référence à l’accord de Dakar largement dépassé. Mais ce n’est pas pour cela que le RFD va entrer dans le processus. En fait sa position est une position de principe qui découle d’une analyse qui veut que le pouvoir soit au bord de l’écroulement. Toute ouverture sur lui peut lui servir de strapontin pour rebondir. Tout ce qui peut donc atténuer «la crise ambiante» n’est pas le bienvenu.
Même son de cloche à l’UFP qui a d’ailleurs gelé toute discussion autour de la question du dialogue. Les élections deviennent «les élections de Ould Abdel Aziz» qui ne concernent pas le parti.

-          Le troisième groupe est celui qui rassemble – sans les rassembler vraiment – Tawaçoul, la Convergence démocratique de Me Mahfoudh Ould Bettah, le groupe démissionnaire de ADIL… Tout en étant convaincu de l’utilité du dialogue pour préparer les élections et sortir du blocage politique en normalisant les rapports, les partis concernés essayent de freiner l’élan du premier groupe pour emmener avec eux les autres. Tawaçoul, sans doute le plus implanté de tous, ne peut pas se permettre de boycotter des élections dont il est donné le favori au regard de son implantation et de son avance sur le terrain par rapport à tous les acteurs.
Ce mercredi le sort de la COD sera scellé. Va-t-elle connaitre le sort du FDUC (front démocratique pour l’unité et le changement) du début des années 90, ou celui de la Coordination du milieu des années 90, ou celui du Front des partis d’opposition (FPO) de la fin des années 90 et début des années 2000 ? Seuls les noms des regroupements ont changé. Les acteurs sont restés sensiblement les mêmes. Les raisons de leurs divergences aussi.

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