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vendredi 27 mai 2011

L’Afrique majeure ?

Le sommet de l’UA sur la Libye a révélé une Afrique plus ou moins ambitieuse malgré ses divisions. L’Afrique du Sud de Jacob Zuma a voulu faire cavalier seul. En effet le Président Zuma qui ne s’est pas rendu à Adis, a déclaré, alors que ses pairs étaient en réunion, qu’il se rendait à Tripoli pour essayer de convaincre Kadhafi de quitter le pouvoir. Ce qui n’a pas été du goût des autres chefs d’Etat. A rappeler que c’est le même Zuma qui avait torpillé la mission du panel en avril dernier en faisant des déclarations hâtives et en refusant d’aller à Benghazi. Explication : Zuma est obnubilé par le dossier de l’Afrique du Sud au Conseil de sécurité. Oubliant que sa légitimité en la matière, il ne peut la tirer que de ses ancrages africains.
Et que fait ramer le Président Wade à contre-courant de l’Afrique ? Dans les couloirs de l’UA, on vous explique que le président sénégalais est focalisé sur la possibilité pour lui de se représenter ou de passer le témoin à son fils Karim. Que seule la France peut faire obstacle à ces projets. Parce que le Président Sarkozy fait du dossier libyen, un problème personnel, le Président Wade y va les yeux fermés.
Sur les dossiers brûlant, la France de Sarkozy est effectivement en nette «discordance» avec l’Union africaine. Quand le panel chargé de la Côte d’Ivoire avait fini par avoir l’engagement de Gbagbo de démissionner et de reconnaître l’élection de Ouattara, une interférence française avait empêché cela. Comptant sur la force pour régler définitivement la crise ivoirienne. Aujourd’hui que les partisans de Gbagbo ont refusé de participer au gouvernement d’union nationale, le problème reste entier parce que la Côte d’Ivoire n’a pas retrouvé la sérénité nécessaire à Ouattara pour asseoir sa légitimité.
En Libye ce sera pareil. Kadhafi sera vaincu très certainement par les forces de l’OTAN. Mais après ? Que fera Sarkozy du bourbier libyen ? Laissera-t-il la République salafiste se construire aux portes de l’Europe ? Essayera-t-il de reconstruire autour des hommes de Kadhafi qui sont aujourd’hui mis en avant par Bernard Henry Lévy, BHL pour les intimes ? La force ne peut rien régler. Même pas la descente dans les sondages…

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