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vendredi 13 mai 2011

la fin de l'ère des "DIRCAB" ?

Encore une fois, le Président Ould Abdel Aziz surprend tout le monde et déjoue les pronostics. Alors qu’on nous avait convaincus de nous attendre à l’un des hommes du sérail actuel, voilà que c’est Isselkou Ould Ahmed Izidbiih qui est nommé au cabinet du Président en remplacement de Cheyakh Ould Ely qui avait été «écarté» vers la France comme Ambassadeur.
J’ai connu Isselkou Ould Ahmed Izidbiih au début des années 90 à travers d’excellentes réflexions qu’il nous envoyait depuis la France. La qualité de l’écriture et la richesse du contenu m’avaient laissé penser qu’il s’agissait d’un compatriote depuis longtemps installé en Europe et très porté sur la littérature. A l’époque on recevait de belles pages écrites par des jeunes comme Jemal Yessa, Sidi Ould Salem, des moins jeunes comme feu Kane Saydou. Une tradition qui sera perpétuée dans les pages de Mauritanie Demain, d’Al Bayane, du Calame, de La Tribune et de bien d’autres journaux indépendants. Isselkou Ould Ahmed Izidbiih était en fait un mathématicien qui finissait ses études en France.
Il est rentré et a commencé à militer dans les rangs de l’Opposition de l’époque. Je le retrouverai auprès de feu Hamdi Ould Mouknass qui avait une grande confiance en lui. Sans doute le plus proche de lui des cadres de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès (UDP). Il «l’attachera» d’ailleurs au cabinet présidentiel quand il sera nommé ministre secrétaire général de la présidence.
Je ne sais plus à quel moment il soutiendra Ahmed Ould Daddah et militera dans les rangs de son parti. On le retrouve naturellement postulant, en 2007/2008, au poste de président de l’Université de Nouakchott. Avec Ahmedou Ould Hawba et Sidi Abdalla Ould Mahboubi, il était l’un des favoris de tous les points de vue. Un moment, on a craint que ses engagements politiques ne le lèsent. Ce ne fut pas le cas.
On peut être inquiet pour cette nomination au cabinet pour ceux qui croient qu’un tel poste ne peut être pourvu que par «un vieux de la vieille», avec les «qualités» qu’on sait : connaitre les méandres de la politique locale, les intermédiaires et les jeux traditionnels… quand aussi on fait le bilan de l’intéressé à l’Université qui est aujourd’hui source de toutes les inquiétudes. Mais est-ce la faute à son administration seulement ?
Mais on est plus optimiste quand on voit dans cette nomination une recherche de renouvellement de l’appareil de l’Etat. Avec Ould Ahmed Izidbiih, l’intellectuel mesuré, le mathématicien doué, l’homme appliqué, on peut espérer le début d’une rupture avec les traditionnels visages qui ont fait le système jusque-là. Homme moderne relativement «détribalisé», on ne retiendra de sa nomination que le fait qu’elle ne découle pas de la recherche d’un dosage. Tant mieux.

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