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jeudi 19 mai 2011

Fin de la grève, et après?

La grève des personnels de la santé est finie. Au bout, un accord entre le ministère et les syndicats. L’occasion pour les représentants des syndicats de «louer le comportement des autorités». Ils déclarent n’avoir jamais subi de pressions et avoir toujours eu une parfaite écoute de la part des autorités. N’avons-nous pas été submergés par les infos diffusées à la seconde sur les pressions que faisaient subir tel ou tel responsable aux grévistes ? n’y a-t-il pas eu des déclarations de partis politiques dénonçant avec violence cela ? n’avons-nous pas tous été emballés par cela ? Si… mais aujourd’hui que tout est fini, les syndicalistes se ravisent et reprennent la langue de bois… tant pis pour les politiques qui ont cru pouvoir instrumentaliser un tel mouvement.
La grève des enseignants a fait un flop. On n’en a plus parlé dès le deuxième jour. Celle des journalistes «officiels» menace. Et c’est tant mieux, parce que les grèves sont un signe de vitalité sociale, un indicateur de prise de conscience dont nous avons besoin. Et si les travailleurs de Mauritanie ont enfin décidé d’exprimer leur ras-le-bol à travers le droit de grève, c’est une avancée notable. Mais les questions que je me pose sont ailleurs.
Quelle différence pour le citoyen lambda entre un système de santé où le personnel est en grève et quand il ne l’est pas ? Est-ce que les personnels de santé vont se décider à servir loyalement les citoyens de ce pays, maintenant qu’ils estiment qu’ils en ont pour leurs efforts ? Y aura-t-il plus d’attention, plus de diligence, de présence, d’engagement, de sérieux, de responsabilité, d’équité dans les traitements des usagers ?
Quelle différence pour le citoyen lambda entre une école publique dont le personnel est en grève et une autre où ce n’est pas le cas ? Les enseignants sont-ils plus présents, plus ponctuels ? Les élèves apprennent-ils plus en trouvant leurs enseignants dans la classe ou en restant dans la cours ?
Aujourd’hui, on ne peut plus dire que l’enseignant ou que le fonctionnaire de la santé est sous-payé. En quoi cela va-t-il changer le comportement de ce personnel ? en quoi cela va-t-il améliorer les performances du système de santé et de celui de l’éducation ? Est-ce que la «fidélité au public» l’emportera sur le privé ? Ce sont les questions qui méritent réponse.

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