D’abord le fils du pays qui y revient Président des Etats
Unis d’Amérique. Tout un symbole du Monde qui s’annonce déjà. Celui qui ne
connait pas les frontières et qui permet la réalisation de destins individuels
extraordinaires. Digne d’un conte de fée.
Un fils d’immigré kenyan qui devient le Président de la première
puissance mondiale, de quoi faire rêver tous les candidats au voyage vers les
terres inconnues. De quoi accréditer l’idée d’une Amérique ouverte,
accueillante, toujours prête à adopter, à offrir les clés du succès… La conclusion
de ce conte : c’est un fils d’immigré venu d’Afrique et reparti pour
l’Afrique qui devient le premier Président noir du pays.
On peut penser à l’immigré hongrois qui a donné un Président à la
France (Nicolas Sarkozy), au syro-libanais qui en a donné un à l’Argentine
(Carlos Menem) ou à l’Equateur (Abdalla Bucaram), au Premier ministre français
actuel qui fut espagnol jusqu’à 30 ans, et plus proche de nous à Mamadou
Tandia, ce mauritanien d’origine qui fut Président du Niger… le Monde de demain
est sans frontières… nonobstant tous les remparts qu’on dresse ici et là pour
empêcher le mouvement des populations.
C’est aussi le prix Nobel de la Paix qui rend visite au seul
Président en exercice qui a comparu devant la Cour pénale internationale (CPI)
pour crimes contre l’humanité. Uhuru Kenyatta, fils du premier président kenyan
Jomo Kenyatta, a été poursuivi et mis en examen en 2012 par la CPI, à la suite
des violences postélectorales de 2007. Entendu une première fois par la Cour,
il revient en octobre 2014 pour un procès. Avant de se voir délivré quand la
CPI abandonne les charges pour «faiblesse des preuves». C’est la
Procureure, la gambienne Fatou Bensouda qui explique qu’elle ne peut «prouver,
au-delà de tout doute raisonnable, la responsabilité criminelle présumée de M.
Kenyatta», sans pour autant exclure «la possibilité de retenir de
nouvelles charges contre lui».
Les violences vécues au Kenya ces dernières
années, la proximité de la Somalie et l’implication des Etats-Unis qui sont une
cible dans la région, donnent aussi un cachet particulier à cette visite.
L’occasion pour le Président américain de commémorer les morts de l’Ambassade
en 1998 et d’apporter un soutien à la lutte du gouvernement kenyan contre le
terrorisme.