On
peut dire : l’Occident triomphant vient de faire plier successivement les Grecs
et les Perses, les dépositaires de vieilles civilisations qui ont
participé richement à l’établissement de cette culture de l’universel
qui est devenu la propriété de tous. La Mondialisation a enfin broyé les
derniers bastions de résistance au cycle infernal de l’uniformisation.
On
doit dire plutôt : l’Iran vient de prendre sa revanche sur tous ses
ennemis, tous ceux qui se sont ligués, un jour ou l’autre, pour faire plier
cette Nation millénaire lui doivent aujourd’hui respect et crainte.
Face
aux Etats-Unis d’Amérique, la République Islamique d’Iran a tenu tout ce temps.
Malgré l’embargo, malgré les menaces, les coups bas répétés, les complots, la
mise au ban de la communauté internationale. En quelques trois décennies,
l’Iran parvient ainsi à négocier son retour sur la scène internationale, avec
la reconnaissance de ses ennemis d’hier.
Acteur
incontournable de la stabilisation de la région du Moyen-Orient, l’Iran n’a pas
eu besoin d’user de toute son énergie pour faire comprendre aux Américains, et
à travers eux aux Occidentaux, que la voie du dialogue avec l’Iran était
l’unique vois à suivre. Dès son accession à la présidence, Barack H. Obama l’avait
déclaré haut et fort. Pas d’autre alternative que de discuter avec l’Iran. Dix
ans de dialogue soutenu.
Téhéran
est aujourd’hui la Mecque de tous les diplomates occidentaux. La course pour
les marchés iraniens et pour les affaires en Iran est à son comble. Aucun des
pays n’accepte de rester à la traine. Ce qui augure de belles perspectives pour
ce pays.
Face
à l’ensemble des pays de son environnement immédiat, l’Iran a aussi tenu. Face d’abord
aux Arabes qui lui ont fait une guerre coûteuse pendant une quinzaine d’années.
Les pays du Golf ont financé la guerre menée par l’Irak de Saddam Hussein
contre l’Iran. Ils ont été appuyés par tous les membres de la Ligue Arabe.
Face
ensuite à Israël qui a déployé tout son savoir-faire en termes de lobbying pour
isoler l’Iran, l’encercler puis empêcher la conclusion de l’accord.
Ce
n’est pas par hasard aujourd’hui que les seuls pays qui expriment clairement
leur hostilité à l’accord sont Israël et les pays arabes. Pour une fois que le
combat des régimes arabes et d’Israël est clairement le même. Que peut-on en
conclure ?
La
République Islamique d’Iran est aujourd’hui un pays démocratique où des
élections régulières permettent une alternance pacifique au sommet du pouvoir,
où le moteur du jeu politique est l’opposition entre le conservatisme inspiré
par l’oligarchie religieuse et la Modernité (hadatha). Dans un environnement où
des familles règnent sans partage, dilapident les ressources et ne sont même
pas capables de défendre l’intégrité, l’honneur et l’autonomie de décision de
leurs pays. Dans un environnement où les coups d’Etat sont la seule expression
de l’alternance… De quoi faire détester ce pays et son système de gouvernement…
Aujourd’hui, la République Islamique d’Iran, son
peuple et son gouvernement sont les seuls à se rappeler de cette cause que fut
la Palestine, les seuls soutiens à la résistance à Israël… C’est à Téhéran qu’il
faut chercher ce qui reste de la belle époque révolutionnaire anti-impérialiste
et anticolonialiste. Pas ailleurs. Une raison de plus de haïr l’Iran… parce qu’elle
est une objection de conscience à ceux qui ont baissé les bras, ceux qui ont
accepté de se rendre…