Quelques
jours après la publication des résultats de la réunion de la commission
nationale des bourses, le ministère de l’enseignement supérieur a annulé cette
décision. La commission avait accordé 3398 bourses à 2699 étudiants établis en
Mauritanie et 699 à l’étranger. C’est ce résultat qui est aujourd’hui remis en
cause. Pourquoi, comment et quoi après ?
Dès
2009, la direction de l’enseignement supérieur avait trouvé une formule qui
introduisait des critères assurant le maximum de transparence au niveau des
choix des nouveaux boursiers. Il s’agissait d’un système de notation qui
évaluait le cursus de l’étudiant dans sa globalité (redoublement, classement,
assiduité…) et de faire ensuite le classement par ordre de mérite des candidats
aux bourses d’études. C’est donc le logiciel qui détermine, sous la supervision
d’une commission comprenant outre l’administration les représentants des
étudiants.
C’est
ce premier classement qui est proposé à la commission qui se charge ensuite de
présenter différents scénarii au ministre qui prend sa décision. Il s’agit
d’expliciter le niveau de l’enveloppe financière si l’on décide d’aller jusqu’à
la moyenne de 7, de 6, de 5 ou de 4. A chaque niveau, son coût. C’est donc au
ministre de décider en fonction de l’enveloppe prévue sur le budget national.
Pour cette année, le ministère a décidé d’aller jusqu’à la moyenne de 4. Ce qui
explique le nombre important de boursiers par rapport aux années passées.
Cela
s’est fait dans la transparence requise et sans intervention extérieure. D’où
la surprise générale quand on a rendu publique la décision d’annuler la
décision de la commission déjà communiquée. On a pensé alors à l’éventualité
d’une mauvaise information communiquée en haut lieu concernant la possibilité
de quelques manigances. Sans faire remarquer que s’il y avait malversation ou
manipulation, les étudiants auraient été les premiers à se manifester pour la
dénoncer. Alors ?
Les
autorités ont envoyé une mission d’inspection pour mettre au clair la procédure
suivie par le ministère. Il est attendu qu’elle ne trouve rien à y redire, en
tout cas au plan de la régularité et de la non interférence des autorités pour
influer le classement automatique du logiciel de traitement de la question.
D’ailleurs
la question posée est de savoir si le niveau atteint du fait d’aller jusqu’à la
note 4 influe grandement sur l’enveloppe et s’il constitue une dilapidation
des biens publics. Si l’on était allé jusqu’à la note 7, combien aurait-on
économisé ? Environ 170 millions seulement. Si l’on ne prend pas en compte
les départs en fin de bourse cette année. Dans ce cas la différence dépasserait
à peine les 60 millions.
Modique
différence quand on voit que ce sont près de deux mille étudiants mauritaniens
qui seront encore privés de bourses alors que l’Etat peut les leur octroyer.
D’autant plus que cette année, la règle des 6%, quota réservé aux filles en
fonction de la liste normale, que cette règle a été heureusement appliquée lors
de la dernière réunion de la commission. Ce qui a permis à de nombreuses
étudiantes mauritaniennes de bénéficier de bourses. Comment peut-on envisager
le retour sur une décision sans raison objective ? surtout sans prétexte
de manipulation ou d’iniquité dans la sélection ?
L’application
de ce procédé a permis l’absence de toute contestation de la part des étudiants
dont les revendications se limitent désormais à la généralisation des bourses
d’études. Il est difficile donc d’envisager une annulation pure et simple de la
décision, surtout avec les risques qu’elle comporte pour la tranquillité dans
le milieu estudiantin.
Attendre
pour voir…