Quand
il a été créé, le Groupement général de sécurité routière (GGSR) a été dédié à
la circulation routière, à sa sécurisation, empiétant ainsi sur le champ de la
police nationale. La présence de ses agents a été, ces dernières années plutôt
bien perçue par les usagers de la vois publique. Surtout que ces agents
appliquaient plus ou moins rigoureusement la loi, tout le monde leur
reconnaissant l’absence de corruption notamment. Même si on va noter quelques
dérives chez les agents dont certains seront mêlés à des actes criminels. N’empêche,
l’appréciation générale était plutôt bonne.
Depuis
un certain temps, les agents du GGSR se contentent de rester aux abords des
carrefours, intervenant rarement pour jouer aux doublons avec les feux :
quand le feu est au rouge, ils font signe aux usagers de s’arrêter, quand il
est au vert, ils leur disent de passer. Alors que le travail aurait été plus
judicieux et plus porteur, s’ils s’étaient limités à dresser des procès-verbaux
contre les contrevenants en matière de circulation routière.
Cette
attitude les a amenés à se retrouver dans des situations d’accointance avec les
usagers, surtout les plus jeunes et donc les moins conscients. C’est ce qui
fait que des scènes comme celle qui fait le buzz actuellement sur les réseaux
sociaux. On y voit un jeune agent du GGSR bousculé par un jeune conducteur qui
le prend sur le capot de la voiture et qui le traine quelques mètres avant l’intervention
d’un autre GGSR.
La
scène filmée et diffusée sur le net, a été largement commentée par les internautes
mauritaniens. Certains y ont vu la déchéance de l’Autorité publique, d’autres l’expression
de l’arrogance de ces jeunes immatures qui circulent dans des cylindrés dernier
cri.
Mais
l’essentiel ici est de savoir si oui ou non, une suite a été donnée à cet
incident, du reste très grave, et laquelle ? Est-ce que le jeune qui
commet ainsi une tentative d’homicide volontaire a été poursuivi ou s’il a dû
son salut aux interventions qui ne manqueront pas d’avoir lieu ?
En attendant, il faut signaler que le GGSR est
actuellement dans une phase de délitement. Sa présence sur les routes est de
moins en moins significative. Ses relations avec sa tutelle – Ministère de l’intérieur
– est exécrable parce que son nouveau commandant croit qu’il s’agit d’un corps
relevant des forces armées. Alors que ses partenaires du département des
transports se plaignent des excès du commandement du GGSR avec lequel tout lien
est presque coupé. Le retour sur les routes de la police dans certains
quartiers de Nouakchott sonne comme un échec pour ce corps pourtant destiné à
être un corps d’élite.