Entre
Nouakchott et Boutilimitt, on dénombre ces jours-ci onze postes de contrôle –
douze si l’on compte les services Eaux-et-Forêts. A chaque quinzaine de
kilomètres un arrêt en moyenne. Pourquoi tout ce zèle ?
En
général, quand vous vous arrêtez, on vous fait signe de continuer votre route
sans même daigner regarder dans votre direction parfois. Au pire des cas, le
gendarme (ou le policier, ou l’agent du GGSR) vous demande qui êtes-vous en
cherchant dans les formules subtiles du Hassaniya : «’arrvouna
brouçkum, emn m’aana, meyn ‘aaguiblkum…» Avec toujours la même désinvolture
qui vous dit que votre réponse importe peu, qu’en conséquence vous pouvez lui
donner le nom que vous voulez, la destination qui vous vient à l’esprit, il
finira toujours par vous dire de passer. Comme pour vous donner l’impression
que l’essentiel est de vous faire perdre le rythme du voyage et du coup du
temps.
Les
postes de contrôle sont devenus des foyers de corruption pour ce qu’ils
engendrent de contacts malsains entre agents des forces publiques et usagers
des routes. Il faut demander aux chauffeurs étrangers et nationaux empruntant
ces routes pour découvrir le calvaire qu’ils subissent durant leurs traversées.
C’est l’image du pays qui est sérieusement entachée et avec elle la notoriété
publique.
Pourquoi des postes des douanes à l’intérieur du pays ?
pourquoi des postes de gendarmerie à quelques kilomètres les uns des autres ?
pourquoi des postes de police aux entrées et sorties de chaque ville ?