Les
jeunes français qui décident d’aller en Syrie combattre aux côtés de Da’esh et
des groupes armés rebelles, sont considérés comme des criminelles. La législation
française a poussé jusqu’à réprimer toute velléité de s’y rendre parce qu’elle
est désormais associée à constitution de malfaiteurs en vue d’une action
terroriste. C’est normal même si l’on doit rappeler ici qu’au début, la France comme
les pays soutenant la rébellion syrienne avaient fermé les yeux s’ils n’ont pas
encouragé les départs massifs de combattants.
Les
jeunes français qui vont combattre aux côtés des Peshmergas kurdes ou pour
soi-disant protéger les minorités chrétiennes, ceux-là sont présentés comme des
combattants de la liberté et finalement comme des héros. Ils ont
droit à des reportages élogieux sur les chaines françaises.
Pourtant
le théâtre de combat est le même, la scène de crime est la même, les mobiles
sont les mêmes. Chacun de ces jeunes français croit combattre contre l’arbitraire
exercé contre sa communauté d’origine. Chacun d’eux a été incapable d’oublier
sa communauté d’origine et ses souffrances. Chacun d’eux est finalement victime
d’un rejet qui lui interdit l’intégration dans l’espace républicain français. Chacun
d’eux est incapable de devenir un Français à part entière, un Français avant
tout.
Si l’on pousse l’observation, on se rend compte que le
Moyen-Orient, particulièrement les pays du Levant (Irak, Syrie, Liban et
Palestine), est installé dans une logique de guerre qui est appelée à durer des
décennies, voire des siècles. Elle épouse désormais les contours d’une guerre
confessionnelle, mettant face à face Sunnites et Chiites. Elle est aussi
ethnique, mettant face à face Arabes, Kurdes, Perses, Turcs. Elle prend les
contours d’une croisade avec l’entrée en scène de milices constituées de
ressortissants occidentaux dont le mobile déclaré est de venir en aide pour
protéger les minorités chrétiennes d’Orient.