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vendredi 13 mars 2015

Deux situations, deux lectures

Les jeunes français qui décident d’aller en Syrie combattre aux côtés de Da’esh et des groupes armés rebelles, sont considérés comme des criminelles. La législation française a poussé jusqu’à réprimer toute velléité de s’y rendre parce qu’elle est désormais associée à constitution de malfaiteurs en vue d’une action terroriste. C’est normal même si l’on doit rappeler ici qu’au début, la France comme les pays soutenant la rébellion syrienne avaient fermé les yeux s’ils n’ont pas encouragé les départs massifs de combattants.
Les jeunes français qui vont combattre aux côtés des Peshmergas kurdes ou pour soi-disant protéger les minorités chrétiennes, ceux-là sont présentés comme des combattants de la liberté et finalement comme des héros. Ils ont droit à des reportages élogieux sur les chaines françaises.
Pourtant le théâtre de combat est le même, la scène de crime est la même, les mobiles sont les mêmes. Chacun de ces jeunes français croit combattre contre l’arbitraire exercé contre sa communauté d’origine. Chacun d’eux a été incapable d’oublier sa communauté d’origine et ses souffrances. Chacun d’eux est finalement victime d’un rejet qui lui interdit l’intégration dans l’espace républicain français. Chacun d’eux est incapable de devenir un Français à part entière, un Français avant tout.
Si l’on pousse l’observation, on se rend compte que le Moyen-Orient, particulièrement les pays du Levant (Irak, Syrie, Liban et Palestine), est installé dans une logique de guerre qui est appelée à durer des décennies, voire des siècles. Elle épouse désormais les contours d’une guerre confessionnelle, mettant face à face Sunnites et Chiites. Elle est aussi ethnique, mettant face à face Arabes, Kurdes, Perses, Turcs. Elle prend les contours d’une croisade avec l’entrée en scène de milices constituées de ressortissants occidentaux dont le mobile déclaré est de venir en aide pour protéger les minorités chrétiennes d’Orient.