Pages

vendredi 7 novembre 2014

Dialogue ? entame difficile

Comme on pouvait aisément le prévoir, l’installation du nouveau Conseil de l’Institution de l’Opposition Démocratique a bien fait bouger les lignes, ouvrant de nouvelles perspectives sur la scène politique nationale.
Il y a eu d’abord le «bon accueil» exprimé par le Président de l’UPR qui a tout de suite pris contact avec le nouveau Chef de file de l’Opposition pour lui souhaiter plein succès et espérer que sa désignation contribuera à apaiser – ou à normaliser – les relations entre acteurs politiques.
Il y a ensuite ces rencontres entre certains responsables politiques dont des opposants et le Premier ministre Yahya Ould Hademine. Il a déjà rencontré entre autres représentants de partis, Ghoulam Ould Haj Ahmed, député et vice-président de Tawassou, Boydiel Ould Hoummoid député et Président de Wiam. Il aurait été question d’une proposition concernant le Sénat et les modalités de son renouvellement suivant une législation qui reste à élaborer.
Le Premier ministre s’apprêtait à recevoir aussi le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) de Ahmed Ould Daddah et l’Union des forces du progrès de Mohamed Ould Maouloud. Le premier a anticipé la démarche du Premier ministre pour la réfuter en arguant qu’il ne peut s’agir que de manœuvres dilatoires comme par le passé. L’UFP a quant à lui décliné l’invitation du directeur de cabinet du PM en prétextant la nécessité de passer par le Forum national de la démocratie et l’unité (FNDU). Le problème, c’est que Tawassoul est aussi l’un des grands partis du FNDU et il est déjà engagé dans le processus de consultation.
Ces démarches, même si elles restent à l’état de timides entrées en matière, annoncent les soubresauts qui pourraient affecter l’espace politique. Il est sûr que les conséquences du boycott des élections législatives et municipales vont enfin apparaitre.
Les dissensions entre les diverses composantes du FNDU ne manqueront pas de faire surface. Cela s’exprimera chez les partis par l’obsession de se démarquer plus ou moins violemment du processus poursuivi par Tawassoul qui devient un élément du dispositif institutionnel. Chez les personnalités «indépendantes» l’expression sera individuelle et obéira aux ambitions et aux égoïsmes de toujours. Parmi ces personnalités, ceux qui croiront qu’il vaut mieux suivre le cours des choses en poussant vers la normalisation et ceux qui essayeront de combler ce qu’ils considèrent être «le vide» laissé par les anciens. Les premiers encourageront Tawassoul et se commenceront immédiatement à se démarquer du FNDU. Les seconds attendront «le naufrage définitif» des leaderships traditionnels pour prendre la place.
C’est au pouvoir de décider des avancées à faire. Si la rencontre entre le nouveau Conseil de l’Institution de l’Opposition et le Président de la République a lieu rapidement et si elle peut permettre d’établir un lien «normalisé», il est sûr que les choses vont profondément changer.