Alors
que les chauffeurs étaient en grève pour protester contre l’application des
nouvelles dispositions du code pénal engageant la responsabilité directe de
celui qui conduit, pas moins d’une dizaine d’accidents ont été enregistrés en
moins de quarante-huit heures. Avec un bilan de cinq morts et plusieurs blessés
graves.
J’ai
alors pensé qu’il serait opportun de faire le bilan de la route, mais c’était
impossible. Mais je viens de lire un article complet sur la situation chez nos
confrères de L’Authentique. J’en profite pour revenir sur la question.
L’article
nous dit que lors des «Journées Portes ouvertes de la Gendarmerie nationale»
de décembre 2013, on a dénombré pour la seule année 2013, 598 accidents qui ont
fait 101 morts et 1001 blessés dont plusieurs graves avec séquelles
irréversibles.
On
parle aujourd’hui d’un bilan sur une dizaine d’années qui aurait fait 1641
morts et 14.056 blessés au cours de 9251 recensés par la Gendarmerie nationale.
Lundi 13 octobre, un 4x4 arrivant de Zouérate s’est renversé non loin d’Akjoujt
faisant trois morts et une dizaine de blessés. Là où un mois avant le même
scénario avait provoqué la mort de huit personnes dont 5 Sénégalais. Il y a
quelques jours, vingt-deux blessés dont quelques-uns dans une situation grave
ont été enregistrés sur la route de Néma. Cinq personnes dont mortes
vingt-quatre heures plus tard sur la route de Mederdra. Et le journal de
rappeler qu’une campagne avait été lancée par les autorités en 2012 sous la
supervision du ministre des transports de l’époque, Yahya Ould Hademine,
aujourd’hui Premier ministre. Entre avril et juin de cette année 2012, on a dénombré
1622 accidents causant plusieurs dizaines de morts et dix milliards de dégâts
matériels. La campagne avait commencé au niveau des écoles où l’on avait parlé
de la circulation routière et des dangers qu’elle présente.
Cette
campagne n’a visiblement servi à rien, du moins pas à grand-chose si l’on s’en
tient au décompte macabre qui continue sur les routes de Mauritanie.
La
première cause des accidents routiers est l’imprudence des routiers qui se
sentent irresponsables dans la tenue de la route. Ils oublient qu’ils la
vétusté du parc qu’ils utilisent, le mauvais état des routes, les animaux
incontrôlables, l’irresponsabilité des autres usagers… Ils oublient tout et
roulent comme ils veulent avec comme seule intention d’arriver au plus vite là
où ils vont. Une course folle qui prend des envergures graves. C’est ainsi que
les routiers de R’Kiz ont institué une amende contre celui d’entre eux qui
arrive en dernier lieu : il est tenu de payer le déjeuner à tous les
autres.
Les
postes de contrôle installés sur les routes de Mauritanie ne sont pas là pour
faire respecter les règles de la circulation. Pas là pour demander la visite
technique des véhicules, l’assurance, le permis, pas là pour contrôler le
nombre des passagers, la qualité des pneus… ils sont là juste pour collecter
des sommes prélevées sur les usagers : 500 UM pour les camions, 200 pour
les taxis… le reste n’est pas important…
Si à l’inconscience professionnelle des agents de la
sécurité s’ajoute l’impunité des routiers qui veulent geler l’application du
Code pénal, bonjour les dégâts !