Selon une dépêche de l’agence panafricaine de presse APA, l’entreprise
britannique Cairn Energy a annoncé d’importants gisements de pétrole dans le
off-shore sénégalais. ''Les premières estimations des réserves de
ce puits vont de 250 millions de barils de pétrole (avec une probabilité de 90
%) à 2,5 milliards de barils (avec une probabilité de 10 %)'', a indiqué un communiqué de la société. Le communiqué précise que l’entreprise "ne compte pas pour
l'instant procéder à la phase de test du puits pétrolier'' et que ‘'des travaux d'évaluation
supplémentaires seront conduits, à partir des données sismiques récoltées afin
de ‘calibrer le puits’ et déterminer l'étendue de la découverte''.
Les gisements se trouveraient à 100 kilomètres des côtes et
seraient à une profondeur d’environ 1500 mètres. Cairn Energy évite d’annoncer
le développement dans l’immédiat. Comme si l’essentiel était de faire
l’annonce, probablement pour booster les actions en bourse de l’entreprise. Un
procédé qui a déjà été utilisé chez nous par ces multinationales qui ne
reculent devant rien pour tirer le maximum de profit de nos Etats.
En Mauritanie, la ferveur des années 2000 a disparu, ou
s’est largement atténuée. D’abord à cause de la mauvaise gestion qui a
accompagné les premières exploitations (l(affaire Woodside, l’affaire de la
commercialisation, de la SMH…). Ensuite parce qu’il n’y a pas eu de découverte
depuis celles de Chinguitty faites par Woodside. On a vu que depuis, il y a eu
trois forages qui ont finalement été négatifs. Les entreprises ayant accouru
pour s’installer en Mauritanie ont diminué leur présence (elles ne sont pas
parties contrairement à ce qu’on dit). Tullow, Dana et bien d’autres ont allégé
leur présence. Tandis que Petronas qui a racheté l’activité de Woodside cherche
aujourd’hui à vendre tout son actif : la production très faible ne couvre
pas les frais d’exploitation, d’où la difficulté pour elle de se débarrasser de
cette activité. Mais la grande déception vient de l’on-shore : Repsol très
présente au début, a plié bagages, tandis que la française Total a gardé
seulement un bloc sur les trois qu’elle avait dans la région de Taoudenni.
Reste cependant le démarrage pour bientôt de deux
exploitations dans le off-shore mauritanien. La première concerne l’américain
Kosmos Energy qui va forer en novembre prochain après avoir procédé à des
explorations sismiques sur une surface de 10.000 km2. La seconde concerne
Chariot Oil & Gas qui va forer elle aussi dans le nord de l’off-shore en
2015.
Dans les milieux, on préfère
parler d’une «accalmie» et même d’une «mauvaise passe» plutôt que de «crise» ou d’«illusions perdues». Même s’il est vrai n’a pas su
profiter de son potentiel, surtout à cause de l’inefficience de la gestion de
la ressource humaine en la matière.