C’est l’histoire rapporté par un ami devant
lequel un concitoyen vivant à l’étranger s’est plaint d’une injustice dont son
fils aurait fait l’objet récemment. Son fils, Mohamed Lemine travaille à la SAM
(société des aéroports de Mauritanie) depuis un an. En juin dernier, cette
société a organisé un concours interne pour sélectionner l’un de ses
travailleurs pour une bourse à Toulouse (France). Trois dossiers furent
sélection sur la vingtaine des candidatures avancées dont le jeune Mohamed
Lemine qui avait juste ses compétences et sa maitrise des langues de formation
(Français et Anglais) pour atouts.
Le concours a été organisé par l’école de
Toulouse qui a dépêché l’un de ses cadres sur place. Ce qui a permis de classer
notre jeune homme à la première place, loin devant les deux autres qui pourtant
avaient visiblement bénéficié du soutien de l’administration de la SAM.
Arrive le moment d’aller faire les formalités
pour un visa auprès des services consulaires. Il remarqua la présence, en même
temps que lui de quatre individus, tous envoyés soi-disant par la SAM :
les deux qui avaient concouru en même temps que lui et deux nouvelles figures
qu’il a fini par aider à remplir leurs demandes de visas (les deux ne parlant
pas Français).
Pour avoir droit au visa, une prise en charge de
la SAM était nécessaire. Mohamed Lemine sollicita la prise en charge auprès de
son administration qui le traina quelques jours. Il se rendit vite compte que
les autres candidats avaient bien reçu cette déclaration de prise en charge, ce
qui leur a permis de déposer dûment leurs demandes et d’obtenir les visas. Lui qui
était classé premier au concours d’entrée à cette école de Toulouse, on lui
refusa le visa sous prétexte qu’il n’avait pas la prise en charge. Finalement sur
les quatre «boostés» par la SAM, trois sont aujourd’hui en partance pour
la France pour une formation pour laquelle ils ne sont pas outillés. L’un d’eux,
appuyés par la direction de la SAM, a effectivement passé le test sans mériter
la bourse. Les deux autres viendraient «de plus haut» ne parlent ni
Français ni Anglais et n’ont aucune compétence particulière pour postuler à ce
genre de formation. Alors ?
Le père, certes outré, se dit qu’il peut envoyer
son fils faire les formations qu’il veut parce qu’il en a les moyens. Mais il
veut bien penser à tous les jeunes Mauritaniens qui peuvent se retrouver dans
la même situation et qui n’ont pas les moyens qu’il a lui et qui lui permettent
de former son fils dans les meilleures écoles.
Si les concours pour l’accès
aux emplois publics (fonction publique et emplois assimilés) ont connu une
grande amélioration dans leurs organisations, leurs déroulements et la
transparence de leurs résultats, des poches de malversations subsistent en
matière de recrutements et de promotion à l’intérieur des administrations. Ces poches
méritent d’être dénoncées chaque fois qu’on en décèle une… En voilà une.