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samedi 13 septembre 2014

La réponse de Ould Tah

Elle ne pouvait pas être formulée autrement la réponse du ministre Sidi Ould Tah à l’ancien chef de l’Etat de l’époque du Comité militaire pour la justice et la démocratie (CMJD). Juste ce qu'il faut. D’abord savoir à quoi devait répondre Ould Tah.
Dans l’une de ses sorties médiatiques récentes – sur Radio Nouakhchott-info – l’ancien colonel s’est défendu d’avoir trempé dans une quelconque combine concernant l’ocrtoi d’une troisième licence à l’opérateur soudanais Sudatel, ce qui donnera Chinguitel. Il a affirmé que l’investisseur a été ramené en Mauritanie par l’actuel ministre du développement, que les négociations ont menées par l’ancien président de l’Autorité de régulation, Moustapha Ould Cheikh Mohamedou et sous l’égide du Premier ministre de l’époque Sidi Mohamed Ould Boubacar. «Demandez à trois personnes, ce qu’elles diront de l’affaire, je l’entérine». On était loin de croire que l’une de ces personnes allait répondre. Toutes trois ont un grand sens de la responsabilité et savent ce qu’est un devoir de réserve. Toutes trois aussi n’ont jamais vraiment été impliquées par l’opinion publique dans cette affaire.
Finalement, c’est sous la pression des journalistes venus cueillir les impressions après le dernier Conseil que le ministre Ould Tah s’est trouvé dans l’obligation de répondre. Il a d’abord précisé qu’il était à l’époque des faits un simple citoyen mauritanien travaillant pour le compte d’un établissement étranger au Soudan. Ses relations personnelles avec les milieux d’affaires soudanais lui ont permis de les intéresser à la Mauritanie. Mais dès leur arrivée ici ils furent «récupérés» par l’autorité en place qui confia le dossier «à un proche». Bien après la conclusion de l’octroi de la licence, indique le ministre Ould Tah, «je fus contacté par le Président Eli Ould Mohamed Val qui m’annonça qu’il avait eu 10% du capital de la nouvelle société et qu’il m’en cédait 0,5%. J’attends depuis de formaliser ce généreux geste».
Pour beaucoup d’observateurs, c’est bien pour faire passer la pilule que le Président du CMJD fit appel à Sidi Ould Tah comme Chargé de mission à la présidence à la fin de la transition.
La réponse de Sidi Ould Tah, si elle est entérinée comme promis par Ould Mohamed Val, nous donne des renseignements supplémentaires sur l’affaire de la licence accordée à Sudatel et qui était ressentie d’abord comme un coup contre le premier opérateur mobile du pays, la MATEL.
Il faudra donc pour l’ancien chef d’Etat, Ould Mohamed Val plusieurs sorties pour apurer définitivement cette question avant de passer à autre chose.