Hier soir, ils étaient sur Sahel TV : trois d’entre les
représentants des pôles politiques mauritaniens qui doivent entrer incessamment
en conclave étaient en chaude discussion hier soir. Comme pour anticiper sur
les débats.
Moudir Ould Bouna (Majorité), Ahmed Ould Lafdhal (FNDU) et Idoumou
Ould Abdi (CAP) ont essayé de vider leurs colères et d’apaiser leurs
divergences avant de se retrouver le lendemain pour «passer aux choses
sérieuses». Tous trois ont finalement réussi à nous communiquer cette
graine d’optimisme nécessaire pour croire en l’avenir. Leurs discussions, même
si elles étaient passionnées, n’ont pas dérapé. Tant mieux. En général, on
dérape quand on n’a plus rien à dire. Les trois hommes avaient plutôt de bonnes
choses à dire. Notamment leurs prédispositions à y aller sans préjugés et sans
conditions préalables, avec l’esprit d’ouverture qui sied à de telles
circonstances.
Quand ils se sont rencontrés aujourd’hui, les représentants des trois
pôles n’ont eu aucun mal à définir l’ordre du jour du dialogue qui doit être
ouvert dans les heures qui viennent.
Renforcée par la présence du ministre de la Justice aux côtés de
son collègue de la communication, la représentation de la Majorité a su s’inscrire
dans l’esprit de la rencontre. Il ne s’agit pas de se rejeter de prime à bord,
mais de s’entendre, de s’écouter pour trouver un terrain commun surtout que le
plus dur reste à faire.
Finalement l’ordre du jour consensuel a été élaboré autour de trois
points : 1. Mesures visant le rétablissement de la confiance ; 2.
Révision des outils pouvant garantir des élections transparentes et
consensuelles ; et 3. Chronogramme pour les discussions.
Reste à savoir qui sera là pour représenter les différents pôles.
Est-ce que chaque pôle essayera de cacher ses divergences en envoyant le
maximum de représentants ou est-ce que tous choisiront l’efficacité et
l’ouverture ? Au niveau de chacun des pôles, de profondes divergences
existent. Certains partis n’optant pas pour l’organisation d’une élection
présidentielle, d’autres préférant laisser en l’état pour éviter des ouvertures
qui peuvent menacer leurs situations actuelles. Certains ne voudraient pas
discuter de la possibilité de reprendre les élections législatives et
municipales, d’autres sauteraient sur n’importe quelle occasion pour se
remettre sur pieds.
Tout ça pour dire que le plus dur reste à faire. «On va verra»,
comme a dit l’illustre Autre…