L’exercice en lui-même était presque devenu habituel : le
Président Mohamed Ould Abdel Aziz donne souvent rendez-vous à la presse pour
faire passer ses messages. En plus du fameux «Liqaa Sha’ba» annuel, il
n’a jamais hésité à inviter les journalistes à lui poser des questions sans
détour. D’ailleurs, c’est bien au cours de l’un de ces rencontres, justement à
Nouadhibou, qu’il avait annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle
de 2009. C’est bien pourquoi, on s’attendait à une autre déclaration de
candidature. Il n’en sera rien malgré l’insistance des journalistes.
Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz évitera de préciser ses
intentions prétextant qu’il existe un processus de dialogue en cours en vue
d’arriver à un accord à même d’assurer la participation de tous. il faut donc
attendre les conclusions de ce dialogue pour se décider officiellement. Les
journalistes finiront par l’irriter à force de revenir sur les questions
politiques sur lesquelles il a cru avoir répondu dès l’entame de la rencontre.
On peut ainsi résumer les déclarations du Président sur les
élections : Pas de gouvernement d’ouverture ; rien qui puisse mettre
le pays dans une situation extra-constitutionnelle ; et tout peut être
discuté entre le pouvoir et l’opposition.
«Nous cherchons à créer le climat pour des élections honnêtes et
transparentes et qui seront acceptées par toutes les parties». Tout en
rappelant que le gouvernement d’union nationale de 2009 n’avait pas empêché
l’opposition de remettre en cause les résultats, revenant ainsi sur l’Accord de
Dakar. «Quand nous avons reculé les élections locales en 2011, suite à une
demande de l’opposition, nous avons cru pouvoir à un consensus. Deux ans après,
nous nous installions dans une situation extra-constitutionnelle que les
opposants étaient les premiers à dénoncer. Cette attente de deux ans n’a
finalement pas permis la participation de tout le monde malgré un accord
politique sérieux…»
C’est surtout sur les questions de développement que le Président a
préféré s’appesantir. Profitant des questions, il a fait un bilan de son mandat
largement positif au regard des chiffres avancés. C’est ainsi que les réserves
du pays sont actuellement de plus d’un milliard de dollars, soit l’équivalent
de neuf mois d’importations, alors qu’elles n’ont jamais couvert plus de trois
mois au meilleur des moments (en août 2005, on était à quelques semaines
seulement.
La création de la Zone franche de Nouadhibou est bien sûr l’un des
axes de développement sur lesquels Ould Abdel Aziz insiste beaucoup pour faire
valoir les acquis de son mandat. Elle est une promesse d’avenir, mais une
promesse certaine s’agissant des opportunités d’investissements qui existeront
et qui permettront à la région d’être l’une des locomotives du développement du
pays.
Tout en reconnaissant les retards pris dans l’exécution des marchés
de routes confiés à des sociétés publiques (ATTM et ENER), le Président a
expliqué l’absence de sociétés privées par l’absence d’expertise en la matière,
«sauf une ou deux sociétés privées, aucune n’est à même de concurrencer ces
deux entreprises…»
Préférant insister sur les efforts fournis dans le domaine agricole,
il a minimisé les risques de famine dans le pays. de toutes les façons, «nous déployons continuellement des efforts
pour nous prémunir des crises alimentaires chroniques et il y a un progrès dans
ce sens, à travers la mise sur pied des projets et une meilleure
restructuration du secteur de l'agriculture». Rappelant que nous sommes passés d’une couverture des
besoins de 35% à 60% aujourd’hui. C’est bien pour faire profiter les véritables
agriculteurs et redémarrer le secteur sur de nouvelles bases que les autorités
ont consenti l’annulation de la dette du secteur pour une ardoise de 14
milliards.
Insécurité au Sahel, hausse des prix, relations avec les voisins notamment le Maroc, enrôlement des populations, enrichissement illicite, prébendes, rapport Etat-privés, immigration clandestine, terrorisme, éducation, formation, langue, identité, diplomatie… tout y était. Comme pour dresser un bilan et vider quelques-uns des contentieux avec l’opinion publique avant de passer à autre chose.
Insécurité au Sahel, hausse des prix, relations avec les voisins notamment le Maroc, enrôlement des populations, enrichissement illicite, prébendes, rapport Etat-privés, immigration clandestine, terrorisme, éducation, formation, langue, identité, diplomatie… tout y était. Comme pour dresser un bilan et vider quelques-uns des contentieux avec l’opinion publique avant de passer à autre chose.