L’association «Al Moustaqbal» (l’avenir)
présidée par Shaykh Mohamd el Hacen Ould Dedew a été fermée par décision du
ministère de l’intérieur.
En son article 4, la loi N°098/64 du 9 juin 1964
indique : «L'autorisation visée à l'article précédent pourra être
retirée à tout instant par arrêté motivé du ministre de l'Intérieur, lorsque
l'association : a) Provoquerait des manifestations armées ou non dans la rue
compromettant l'ordre ou la sécurité publique ; b) Recevrait des subsides de
l'étranger ou se livrerait à une propagande antinationale ; c) Porterait
atteinte par ses activités au crédit de l'Etat ou exercerait une influence fâcheuse
sur l'esprit des populations».
C’est en vertu de cette vieille loi que le
ministère de l’intérieur a décidé la dissolution de l’association Al Moustaqbal
pour incitation à la terreur publique (?) pour traduire l’expression en Arabe
et activités suspectes. Mais le ministère semble avoir trouvé des raisons
suffisantes à son avis pour mettre fin à l’activité de l’association.
Le récépissé initial a été délivré en 2008 à une
association culturelle et éducative, et non pas la prédication. Selon les
informations savamment distillées à partir de ce soir par les services publics,
le P-V de constitution indiquait : «L'animation de la scène
nationale au service du développement humain, la contribution à l'essor
national et à la stabilité du pays». En plus, le P-V en question indiquait que le
président de l’Association est Ismail Ould Moussa, son Secrétaire général
Khattri Ould Babah et son Trésorier Salem Ould Mohamed Lemine. Le ministère de
l’intérieur affirme qu’il n’a jamais été prévenu de changements à la direction
d’Al Moustaqbal.
Mais l’Association existe et travaille depuis des
années et personne n’a jamais relevé d’anomalies dans son état. C’est pourquoi,
l’opinion publique persiste à croire qu’il s’agit là d’une mesure prise dans le
cadre de la guéguerre menée aux Islamistes et à leurs symboles. Cette guéguerre
pourrait être le fruit de plusieurs convergences. Entre ceux qui croient qu’il
est nécessaire de porter un coup à cette force politique qui a eu 16 sièges aux
dernières législatives et quelques mairies importantes, ceux qui trouvent dans
la situation internationale et dans le ciblage des Frères Musulmans par l’Arabie
Saoudite notamment, l’occasion d’en finir, entre tous ceux-là et les ennemis
traditionnels de la mouvance, une opinion apeurée s’est installée au sein de l’Appareil.
L’explosion causé par la rumeur sur la maltraitance des exemplaires du Coran
est venue ravivée la crainte pour exciter une réaction sécuritaire des
autorités. Mais à en croire les apparences, ni le parti Tawaçoul, ni les organes
d’information dits «islamistes» ne seront inquiétés. L’intelligence
politique dicte au parti de faire profil bas en attendant que la tempête passe.
Ce qu’il fait très bien en refusant d’aller sur le terrain de la confrontation
pour ne pas satisfaire ses ennemis. Et ils sont nombreux sur la scène politique
et médiatique mauritanienne.