La
composition du nouveau gouvernement était attendue pour aujourd’hui. Visiblement
elle sera reculée. «Au plus tôt dimanche soir, normalement lundi matin»…
de la semaine prochaine. Le Président de la République devant voyager pour la
Tunisie jeudi.
Ce
retard serait dû à plusieurs facteurs dont le premier est la difficile
association des partis de la Majorité. De façon générale, le Premier ministre,
chef du gouvernement et son Président ne voudraient pas de députés élus au
gouvernement. La logique est simple : ceux qui se sont présentés doivent
obligatoirement siéger comme représentants des populations. Alors que tous les
chefs de partis qui ont imposé leurs personnes à la tête de listes nationales
pour passer facilement, tous veulent aussi être ministres.
Quand
quelqu’un avait proposé que soit changé la règle de l’incompatibilité entre les
postes de l’Exécutif et la qualité de député, le Conseil Constitutionnel avait
rejeté la proposition pour cause d’inconstitutionnalité. Ce n’est pas tout le
monde qui est au courant que quand un député est nommé, il perd définitivement
son siège. Il serait bien de le rappeler.
Le
retard a aussi des conséquences pour le gouvernement dont : si l’on a pris
tant de temps pour le composer, c’est qu’il doit être un gouvernement de
qualité. Le Premier ministre tout comme le Président de la République devront
relever ce défi. Un évènement attendu tout ce temps doit se conclure de la plus
belle des manières avec des propositions acceptables si elles ne sont pas
inattaquables.
D’abord
soigner la restructuration si elle doit intervenir. La création et/ou la
suppression de départements doit obéir à des critères rationnels. Alléger la
structure voudra dire qu’on cherche à diminuer le train de vie de l’Etat. Augmenter
les départements s’expliquerait par le souci de créer quelque chose à partager.
Quand on crée par exemple un ministère de l’économie pastorale, c’est bien
parce que l’élevage constitue l’une de nos principales activités économiques et
qu’il a toujours été le parent pauvre d’un département dédié à l’agriculture en
général, à l’irrigué en particulier. Par contre en regroupant les départements
de l’éducation, c’est bien la prise de conscience de l’échec d’une réforme qui
aura alourdit l’administration sans apporter de réponses aux problématiques.
Suit
le choix des personnes. On peut se dire que les ministres représentant les
partis ne relèvent pas du choix du Premier ministre et du Président, mais tous
les autres seront choisis par eux. Il va falloir nous expliquer le retard par
la qualité des hommes et des femmes qui auront été choisis. Ce n’est pas
difficile, même si l’on tient à la règle du dosage.