Maati Mint Hammadi a finalement été élue par 25 voix contre 12 à
la tête de la Communauté Urbaine de Nouakchott. Elle est la première femme à
occuper ce poste. Elle est la première femme arabe à diriger la circonscription
de la capitale de son pays.
Candidate de l’Union pour la République (UPR), Maati Mint Hammadi
est passée au second tour à la mairie du Ksar. Elle était jusque-là ministre de
la Fonction Publique. Elle fait partie du gouvernement né des élections de
juillet 2009, celui par lequel le Président nouvellement élu entendait donner
le la de ses orientations modernistes avec notamment cinq femmes au gouvernement :
Naha Mint Mouknass, Maati Mint Hammadi, Coumba Ba, Cissé Mint Boyda, et Moulaty
Mint El Mokhtar.
En plus des 18 délégués de son parti, elle a obtenu sept voix dont
deux de l’AJD/MR. Par cette victoire, elle hérite d’une Communauté Urbaine dont
les finances sont assainies : c’est pour la première fois de l’histoire de
Nouakchott que sa mairie passe de main en main sans lourd passif financier. En général
les Maires laissent des ardoises lourdes à leurs successeurs. Ce n’est pas le
cas de Ahmed Ould Hamza qui quitte la CUN avec de solides réserves. Tant mieux.
La victoire de Maati Mint Hammadi a quelque part pour les
observateurs un goût de revanche. Au lendemain du 8 juin 2003, son père,
Mohamed Mahmoud Ould Hammadi fut relevé de sa fonction de fédéral du PRDS par
un Conseil national qui s’est tenu pour entériner une décision déjà prise. Cela
avait pris l’allure d’un acharnement contre cette famille, et au-delà de la
famille la tribu à laquelle elle appartenait, avec l’arrestation et la mise au
ban des cadres et ressortissants de l’ensemble. Aujourd’hui, c’est la fille de
ce militant de première heure (syndicaliste, nationaliste arabe) qui arrive à
la tête de la Communauté Urbaine de Nouakchott à l’issue d’un vote salué par
tous les acteurs.
Reste à savoir ce que cette jeune femme, née
dans un milieu très politisé, technocrate et à fort caractère, va faire de la
CUN.