La définition du mot dans les dictionnaires :
«Le racisme est une idéologie qui,
partant du postulat de l’existence des races humaines, considère que certaines
races sont intrinsèquement supérieurs à d’autres. Cette idéologie peut
entrainer une attitude d’hostilité ou de sympathie systématique à l’égard d’une
catégorie déterminée de personnes. Dans le cas de l’hostilité, ces actes se
traduisent par une forme de xénophobie ou d’ethnocentrisme. Certaines formes d’expression
du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la
discrimination négative, sont considérées comme des délits dans un certain
nombre de pays. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines
politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations
ethniques et à commettre des injustices et des violences, allant jusqu’au
génocide».
En d’autres termes, est raciste celui qui croit à une suprématie
quelconque due à l’appartenance à une race, une culture et/ou à une classe
sociale. Quand on croit à la détermination par la naissance et donc
l’appartenance, on adopte fatalement des comportements et des considérations
idéologiques qui véhiculent une supériorité des uns par rapport aux autres et
qui donnent droit aux «supérieurs» de
se comporter en conséquence en cherchant à inféoder, assujettir et/ou exploiter
ceux qui sont traités en «inférieurs».
Est raciste
aussi, celui qui, par son discours stigmatise un groupe ou un individu pour son
appartenance à un groupe et le charge pour ce qu’il est.
Dans tous
les cas, le racisme découle d’une profonde ignorance de ce que nous sommes et
du mépris de soi avant d’être mépris de l’autre. Le danger dans l’attitude,
dans l’idéologie raciste, c’est que l’on passe facilement d’une dérive
langagière avec les injures et propos racistes, vers l’appel voire la mise en œuvre
du génocide. Il suffit pour cela de stigmatiser une communauté donnée, un
groupe, une caste, une classe sociale… en exacerbant la haine et en
instrumentalisant les frustrations parfois légitimes.
L’Afrique, notre continent, a beaucoup souffert de cette idéologie. La colonisation, l’esclavage, puis les guerres civiles les plus affreuses, les régimes totalitaires… ne sont que des manifestations de la mise en œuvre de l’idéologie raciste qui a «justifié» l’exploitation du continent. C’est bien sur le «continent noir» que s’est exercé, des décennies durant, le régime de l’Apartheid basé sur la séparation des races.
En Mauritanie, les manifestations du phénomène existent, ont toujours existé et continueront à exister. Même après l’avènement complet (et accompli) d’un Etat moderne et citoyen (si jamais cela devait arriver). Le caractère multiethnique du pays, mais surtout l’existence de systèmes sociaux basés sur la naissance sont les éléments fondateurs et promoteurs du racisme.
Les pratiques esclavagistes sont un aspect – le plus grave certes – des survivances des sociétés traditionnelles et de leurs systèmes de domination interne. Chez les Bidhâne, les Pulhaar, les Soninké ou les Wolof, le dispositif basé sur la naissance a survécu à près de soixante ans de mise en place d’un Etat citoyen. Et avec lui toutes les considérations qui font que le guerrier et le marabout –le marabout et le guerrier, cela dépend de la communauté dont on parle – dominent la société. Ils ont continué à jouir des mêmes privilèges et ne semblent pas vouloir y renoncer.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu une évolution positive qui fait que l’accès à l’école s’est démocratisé depuis les premières années de l’indépendance donnant ces milliers de lettrés issus de milieux anciennement défavorisés par le système éducatif.
La Mauritanie est un pays qui a été fondé sur une vocation unitaire et égalitaire qui, malgré ses échecs, a eu des réussites considérables. Ne serait-ce que sur le plan institutionnel qui fait que la Mauritanie s’est approprié les valeurs universelles d’égalité, de justice, d’équité, de citoyenneté… Des valeurs républicaines qui devaient être la base d’une remise à niveau sociale permettant de booster les plus défavorisés pour les pousser à occuper les premières loges.
En 1992, la première Assemblée nationale a été présidée par Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba, ancien officier issu de la caste des forgerons. Aujourd’hui elle est dirigée par un homme autrement plus symbolique parce qu’il s’agit de Messaoud Ould Boulkheir, militant de première heure de la cause anti-esclavagiste. On a eu pour quelques semaines, un Président de la République chef Denianké en l’occurrence feu Bâ M’Baré. Aucune voix ne s’en est offusqué. D’ailleurs rares sont les personnes qui peuvent afficher leurs attitudes racistes, même si, dans le langage de tous les jours, des expressions et des postures viennent nous rappeler constamment que le démon est là. Là où on l’attendait le moins…
C’est bien pour cette raison qu’il faut encourager la mise en œuvre de toutes les lois condamnant toute expression du racisme. Associations, partis politiques, presse, syndicats et toutes organisations civiles doivent intégrer la lutte contre le racisme et ses expressions dans leurs plans de travail. Ce n’est pas l’affaire des seules autorités, parce que la pratique est généralisée. Elle procède de l’attitude imbécile de l’ignorant inconscient et irresponsable qui ne voit pas en quoi ce qu’il dit et fait peut porter à conséquence.
L’Afrique, notre continent, a beaucoup souffert de cette idéologie. La colonisation, l’esclavage, puis les guerres civiles les plus affreuses, les régimes totalitaires… ne sont que des manifestations de la mise en œuvre de l’idéologie raciste qui a «justifié» l’exploitation du continent. C’est bien sur le «continent noir» que s’est exercé, des décennies durant, le régime de l’Apartheid basé sur la séparation des races.
En Mauritanie, les manifestations du phénomène existent, ont toujours existé et continueront à exister. Même après l’avènement complet (et accompli) d’un Etat moderne et citoyen (si jamais cela devait arriver). Le caractère multiethnique du pays, mais surtout l’existence de systèmes sociaux basés sur la naissance sont les éléments fondateurs et promoteurs du racisme.
Les pratiques esclavagistes sont un aspect – le plus grave certes – des survivances des sociétés traditionnelles et de leurs systèmes de domination interne. Chez les Bidhâne, les Pulhaar, les Soninké ou les Wolof, le dispositif basé sur la naissance a survécu à près de soixante ans de mise en place d’un Etat citoyen. Et avec lui toutes les considérations qui font que le guerrier et le marabout –le marabout et le guerrier, cela dépend de la communauté dont on parle – dominent la société. Ils ont continué à jouir des mêmes privilèges et ne semblent pas vouloir y renoncer.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu une évolution positive qui fait que l’accès à l’école s’est démocratisé depuis les premières années de l’indépendance donnant ces milliers de lettrés issus de milieux anciennement défavorisés par le système éducatif.
La Mauritanie est un pays qui a été fondé sur une vocation unitaire et égalitaire qui, malgré ses échecs, a eu des réussites considérables. Ne serait-ce que sur le plan institutionnel qui fait que la Mauritanie s’est approprié les valeurs universelles d’égalité, de justice, d’équité, de citoyenneté… Des valeurs républicaines qui devaient être la base d’une remise à niveau sociale permettant de booster les plus défavorisés pour les pousser à occuper les premières loges.
En 1992, la première Assemblée nationale a été présidée par Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba, ancien officier issu de la caste des forgerons. Aujourd’hui elle est dirigée par un homme autrement plus symbolique parce qu’il s’agit de Messaoud Ould Boulkheir, militant de première heure de la cause anti-esclavagiste. On a eu pour quelques semaines, un Président de la République chef Denianké en l’occurrence feu Bâ M’Baré. Aucune voix ne s’en est offusqué. D’ailleurs rares sont les personnes qui peuvent afficher leurs attitudes racistes, même si, dans le langage de tous les jours, des expressions et des postures viennent nous rappeler constamment que le démon est là. Là où on l’attendait le moins…
C’est bien pour cette raison qu’il faut encourager la mise en œuvre de toutes les lois condamnant toute expression du racisme. Associations, partis politiques, presse, syndicats et toutes organisations civiles doivent intégrer la lutte contre le racisme et ses expressions dans leurs plans de travail. Ce n’est pas l’affaire des seules autorités, parce que la pratique est généralisée. Elle procède de l’attitude imbécile de l’ignorant inconscient et irresponsable qui ne voit pas en quoi ce qu’il dit et fait peut porter à conséquence.