Impossible
de trouver le stand du pays : nulle part de la mention «Mauritanie»,
alors que le pavillon 7 réservé au Top Resa 2013, la plus grande manifestation
de faire-valoir pour le secteur du tourisme, accueille des exposants du monde
entier. La Mauritanie qui a payé les droits un peu tard ne figure pas sur le
catalogue officiel, donc impossible de trouver le stand en consultant le plan.
Finalement
je me résous à chercher l’un des pays du Maghreb ou d’Afrique de l’Ouest. Pas
difficile de tomber sur le stand marocain qui couvre une grande superficie et
où l’activité est intense. Deux ou trois personnes ne savent pas où peut se
trouver le stand mauritanien. Et je tombe sur le Sénégal… «Madame, je
cherche le stand de la Mauritanie, j’ai trouvé ceux du Maroc et du Sénégal,
nous ne devons pas être loin… en tout cas je vous charge de me trouver le stand
sinon je ne bouge plus d’ici et vous devrez alors me prendre en charge…»
Quelques petites minutes et je la vois revenir le sourire aux lèvres : «Vous
allez tout droit et vous tomberez sur le stand. Ceci dit, vous êtes aussi le
bienvenu ici…»
Khadijetou
Mint Doua, la directrice de l’Office National du Tourisme, se démène pour
présenter l’exposition à l’Ambassadeur de Mauritanie, Mohamed Mahmoud Ould
Brahim Khlil qui rend une visite de courtoisie au stand. Il y avait là aussi
des responsables du ministère du tourisme qui ont fait le déplacement. Les
couleurs nationales flottent fièrement, ornant un espace où sont exposés des
objets d’artisanat traditionnel, des voiles, mais aussi des boissons et des
amuse-gueules mauritaniens (bissap, tejmakht, beignets, dattes, biscuits…). En
plus des prospectus, beaucoup de prospectus sont exposés pour permettre aux
visiteurs d’en savoir plus sur les possibilités d’aller en Mauritanie.
La
veille, l’exotisme du voile féminin mauritanien avait intéressé la ministre
française du tourisme jusqu’à l’amener à faire une halte spéciale au stand
mauritanien. Un hasard heureux qui compense ce manque de préparation. En réalité,
la première impression que nous avons est que les nôtres ne savent pas pourquoi
ils sont là ou s’ils ont bien préparé cette sortie.
Le
Top Resa rassemble les professionnels du tourisme et est l’occasion pour le
pays de se faire valoir et de briser cette réputation de pays appartenant à «la
zone rouge» équivalent à une zone d’insécurité dans laquelle les Ambassades
– particulièrement celle de France – déconseillent à leurs ressortissants d’aller.
La
délégation mauritanienne est arrivée mardi 24 au matin, après un voyage harassant,
le jour-même de l’ouverture du Salon. Pourquoi ce retard alors que le voyage
est prévu depuis quelque mois ? Selon certains, il serait dû au retard dans
l’achat des billets, le versement des per diem et même le choix définitif des
participants. Les lenteurs administratives sont donc la cause première de l’absence
de la Mauritanie du catalogue. C’est ici l’occasion de se demander pourquoi
aucun opérateur professionnel du tourisme n’était du voyage alors que le salon
a pour fonction d’ouvrir la voie aux rencontres entre professionnels du
secteur. Dans tous les stands on voit la présence de la compagnie aérienne du
pays exposant, sauf la Mauritanie : pas de trace de la Mauritanie Airlines
international (MAI) ou de la Société des aéroports de Mauritanie (SAM). Pourquoi ?
Les
étrangers rencontrés vous disent que le premier écueil devant les candidats au
départ pour la Mauritanie est l’acquisition du visa. Pour un Français par
exemple, avoir un visa relève du parcours du combattant. Imaginons un retraité
vivant dans la Province qui veut aller en Mauritanie pour y passer des
vacances. Il lui faut aller à Paris, faire le rang, trouver la personne
disponible, payer 62.8 euros pour les droits de timbre et attendre… En fait
pour ce séjour, le retraité va payer entre 250 et 300 euros pour son séjour. Ce
qui équivaut déjà à la moitié du coût du voyage.
Pour
faire de la Mauritanie une destination touristique, u chemin reste à faire.