La
nouvelle directrice de TVM n’aura pas eu droit à la période de grâce
habituelle. A peine quelques semaines après sa nomination, voilà qu’elle fait l’objet
d’une cabbale violente. D’une part ceux de TVM qui se sentent lésés depuis que
la nouvelle directrice a essayé d’épurer le personnel en remettant les «détachés» à leurs administrations d’origine
et/ou en mettant fin aux traitements accordés sans raison à des individus qui
ne rendent aucun service à la boîte.
D’autre
part, ceux qui sont de toutes les façons contre tout ce qui peut améliorer une
situation donnée. Ceux-là ne sont pas forcément «intéressés» directement pour les prébendes distribuées jusque-là
par TVM. Ils sont parfois de bonne foi et croient à tout ce qu’on leur dit. Parfois,
ce sont des opposants au régime qui, à leur yeux, ne fait jamais que les
mauvais choix.
Depuis
qu’elle est là, Khira Mint Cheykhani – c’est son nom -, a essayé d’innover. Créant
de nouveaux programmes comme ce «messaa
al khayr» qui fait couler tant de salive et d’encre et qui n’est en fait
que le produit de la rencontre d’un talent et d’une administration qui est
désormais à la recherche des talents. L’idée, la conception de l’émission qui
vise à «détendre» l’atmosphère trop
officielle de la télévision nationale, relèvent du génie d’un jeune
touche-à-tout du nom de Ahmed Ould Bah. Quand je dis «touche-à-tout», c’est bien pour pallier à mon incapacité à trouver
le qualificatif nécessaire pour dire ce que Ould Bah sait faire. En fait, il
sait faire – et très bien faire – tout ce qui relève du métier de l’information :
de la rédaction de la dépêche, à la mise en place de l’appareillage permettant
l’émission en direct, en passant par la présentation, la réalisation, le
dépannage, l’enregistrement… tout, absolument tout est du ressort de ce jeune
qui a dirigé la radio privée Saharamédia.fm qui est aujourd’hui l’un des
leaders dans le domaine de la radiophonie.
Quand
la nouvelle directrice le sollicite, Ahmed Ould Bah n’hésite pas et lui offre
ses services sans demander de contrepartie. D’ailleurs il refusera d’être rémunéré.
Comme quoi, il existe dans ce pays des jeunes (et des moins jeunes) qui sont
prêts à tout donner dès l’instant où ils savent que cela peut contribuer à
améliorer une situation donnée. Comme il en existe qui refusent de comprendre
que la demande de changement passe nécessairement par un assainissement qui a
un prix. Un prix qu’il faut se résigner à payer un jour.
J’ai
entendu de grands intellectuels, des journalistes sérieux soutenir qu’il s’agit
d’une émission, fruit d’un contrat portant sur des millions, contrat octroyé à
l’oncle de la nouvelle directrice. Faux ! mais qu’est-ce qu’on peut contre
la mauvaise foi ?
Dans
notre pays, la demande de bonne gouvernance n’est pas réelle. Il suffit de voir
les réactions chaque que quelque chose de «bon»
et de nouveau est réussi.