Le
Président de la République est à Nouadhibou. Toute la journée sera consacrée au
lancement de la Zone Franche et à la mise en place de l’Autorité qui en prend
gestion. Avec aussi des inaugurations à la SNIM qui vont se poursuivre au cours
du deuxième jour de la visite.
Nous
aurons remarqué au cours de cette première journée, que le Président de la
République n’ira pas et n’évoquera pas ce qui, en son temps, a été présenté
comme LE projet «alternatif» pour le secteur de la pêche.
Des options de coopération qui permettaient à la Mauritanie d’envisager la
possibilité pour elle d’avoir le plus : des constructions à terre, une
industrie, un transfert de savoir-faire technologique, beaucoup plus d’emplois
et surtout moins d’efforts sur sa ressource.
Le
projet chinois de Polyhondon a occasionné de réelles tempêtes dont la moindre
est celle qui a fait dire aux détracteurs du régime qu’il s’agissait d’une
affaire dans laquelle le Président Ould Abdel Aziz serait lui-même partie
prenante. On a vu depuis, que quand la mise en œuvre de la Convention s’est
avérée injuste pour la Mauritanie, les autorités n’ont pas hésité à aller jusqu’à
menacer de la remettre en cause si certaines corrections ne sont pas apportées.
Ce fut fait.
Mais
que le projet qui occupe une bonne partie de la superficie de l’espace
portuaire n’intéresse pas au moment où l’on célèbre en grande pompe les
perspectives de développement de la ville de Nouadhibou, c’est pour le moins
curieux.
Dans
tout ce qu’on a vu d’ici, rien n’indique non plus que les populations soient dérangées
par cette poussière produite par les usines de farine de poisson, le (ou la) «Moka». Il s’agit de ces usines
démantelées au Maroc et ayant trouvé refuge chez nous. Avec une quarantaine d’autorisations
dont une dizaine déjà opérationnelles, c’est une véritable menace qui menace l’environnement
et la ressource.
L’environnement
est empesté par les odeurs pestilentielles que les usines dégagent, mais aussi
par les déchets qu’elles produisent. Tandis que ce qui est transformé est, non
pas les déchets et restes comme ailleurs, mais le poisson en entier, une partie
de ce qui pourrait servir dans la sécurité alimentaire des populations.
Aucune
pancarte, aucun slogan, aucun groupe d’individus, personne n’a posé le
problème. Pourtant il y a là ceux qui demandent la libération des prisonniers
de Guantanamo au nom des habitants de Nouadhibou, certains qui exigeaient le
renvoi de l’Ambassadeur syrien… mais pas les usines de farine de poisson…