Une
semaine avant la visite du Président de la République qui sera l’occasion du
lancement officiel de la Zone Franche de Nouadhibou, c’est le président de
l’Autorité de la zone franche (AZF) qui a eu l’occasion de faire une présentation
complète du projet à travers une émission diffusée en direct sur TVM à partir
de Nouadhibou.
Ismaël
Ould Bodde, centralien ayant été ministre de l’habitat et de l’urbanisme, a
exposé les objectifs de l’Autorité dont : la création d’un environnement
favorable au développement des affaires pour attirer les investisseurs et
encourager le développement du secteur privé ; le développement des
infrastructures de base dans la région (routes, aéroport, ports, énergie,
hôtellerie…) ; création de nouvelles opportunités d’emploi… faire de
Nouadhibou un pôle de compétitivité et un hub régional de classe
internationale, en faire une locomotive de développement pour le reste du pays.
Des
zones de développement seront créées autour d’activités prioritaires (pêche,
mines, services…) auxquelles s’appliqueront des régimes particuliers (douanier,
fiscal, foncier, social et de change). Pour alléger les procédures, un
guichet unique est mis en place.
Le
projet parait dans toutes ses dimensions socio-économiques et se révèle comme
une entreprise structurante autour de laquelle une nouvelle dynamique peut être
engagée. Il est un passage d’une économie basée sur l’exploitation des
ressources naturelles existantes et leur exploitation vers un système beaucoup
plus élaboré qui va créer de nouveaux tissus et de nouveaux réflexes. C’est
pourquoi la question qui taraude les esprits est bien celle de savoir ce
qu’offre l’AZF de plus que les régions ayant les mêmes vocations dans notre
environnement immédiat. Il y a aussi la question de savoir si l’administration
et la Justice vont suivre en termes de performances et de confiance. Enfin
restera la question de la main d’œuvre qualifiée qui reste à former. Le tout
étant d’assurer que le coût économique (aménagements nécessaires pour développer
les infrastructures, notamment) et politique (abandon d’une partie de la
souveraineté ou presque) à payer en vaut la peine. Sans hésiter, le président
de l’AZF répond «oui». On va voir…
En
attendant, l’Autorité doit compter avec les recrutements abusifs et les
nominations inopportunes. Une vague qui l’empêche (déjà) d’être perçue comme un
pôle d’excellence appelé à mener à terme un grand projet pour la Mauritanie.
Avec
l’agence «Tadamoun» (solidarité) et
la CDD (caisse de dépôts et de développement), la Zone franche semble être l’un
des axes sur lesquels Ould Abdel Aziz va construire sa vision.