A
Kiffa, j’avais rejoint les autres membres du Comité national de l’ITIE
(initiative de transparence dans les industries extractives) regroupés autour
de son président, Sidi Ould Zeine, conseiller du Premier ministre. Le Comité
national est une structure comprenant des représentants de la société civile,
de l’administration et des compagnies minières. Il a réussi à faire élire la
Mauritanie au conseil d’administration de l’ITIE international avant de pouvoir
valider la conformité de notre pays aux normes ITIE. Ce fut une bataille
rondement menée par le président du Comité qui a bénéficié de l’appui du
gouvernement et de celui de ses compagnons au sein de l’institution.
Maintenant
que le pays est conforme, il s’agit d’expliquer les tenants et aboutissants de
cette conformité aux populations, au moins à leurs représentants. L’occasion de
laisser les compagnies s’expliquer devant les leaders d’opinion que sont les
élus et les représentants de la société civile locale qui participent au
séminaire de sensibilisation et d’information sur l’ITIE.
Chaque
représentant de société – MCM, Tasiast, SMH, la SNIM est absente – fait une
présentation, écoute les questions et y répond. Suit ensuite la société civile
– Cyberforum, Plate-forme, CMPCQVP – et les représentants de l’administration –
ministère des mines, pétrole, environnement… Les questions prennent plus de
temps que les présentations, les réponses sont tout aussi longues.
A
Kiffa et à Aïoun, le niveau des interventions est remarquable. La maturité y
est. L’intérêt pour la chose aussi. Comme quoi, ce n’est pas le peuple qui est
incapable de comprendre les choses qui semblent être compliquées, mais l’élite
qui refuse de lui donner la parole.
La
mission intervient à un moment où le pays est secoué par la propagande et la
rumeur autour de la santé du Président et des dispositions constitutionnelles
qui pourraient être activées en vue de son remplacement. Nous sommes loin de
Nouakchott, mais la rumeur arrive jusqu’ici. Elle empoisonne la vie des gens
qui ne voudraient pas voir le pays plonger dans l’inconnu. Nous ne sommes pas
un peuple qui aime le risque que fait courir l’inconnu. La présence d’un
Conseiller du Premier ministre, d’autres responsables, de journalistes, de
politiques est un indicateur de la normalité. N’est-ce pas ?