Les
partis ayant participé au dialogue – Majorité et Opposition – ont été reçus par
le Premier ministre la semaine dernière. Ils ont convenu de réactiver la
commission de suivi des résultats du dialogue, dirigée conjointement par
Boydiel Ould Hoummoid (pour l’Opposition) et Ahmed Ould Bahiya (pour la
Majorité). La commission s’est ensuite réunie et a décidé de prendre contact
avec la CENI pour discuter des élections et de la date de leur organisation.
Le
gouvernement croit qu’il sera prêt techniquement dès décembre. Le rythme actuel
de l’enrôlement permettrait d’approcher le cap des deux millions à cette
date-là.
Selon
les projections faites à partir des données 2009, 2007 et 2006, le nombre d’inscrits
ne doit pas atteindre 1,5 millions (il était de 1,2 environ en 2009). Ce chiffre
sera largement dépassé dans quelques semaines. Les textes se rapportant aux élections
qui restent à élaborer, sont tous en cours de finition, la plupart sous forme
de décrets. Pour le reste, la Mauritanie, quoi qu’on dise, a capitalisé une
expérience considérable en la matière.
La
CENI qui a la responsabilité d’organiser (entièrement) ces élections est en
phase d’installation, avec une lenteur qui commence à inquiéter. Recrutements
du personnel, location de locaux, visites sur les lieux des institutions
concernées (commission d’appui et agence d’enrôlement)… ont été les principales
activités de la CENI. Les 7 «sages» n’ont encore reçu aucune des formations
politiques pour écouter les doléances des uns et des autres. C’est ce qui est
attendu dans les jours qui viennent.
On
peut comprendre que personne, sur l’échiquier politique national n’a intérêt à
aller aux élections. Aucun parti n’est sûr d’avoir le même nombre de
représentants dans une future élection et les principaux acteurs seraient très
heureux de garder le statu quo.
Pour
Mohamed Ould Abdel Aziz qui pousse vers ces élections, l’existence pour lui d’une
majorité (qu’il a trouvée devant lui) ne doit pas déranger. Au contraire. Pour Messaoud
Ould Boulkheir, la situation idéale est celle où il se trouve : président
d’une Assemblée où il n’a que quatre députés (sur 95). Pour Ahmed Ould Daddah,
toute nouvelle élection lui enlève le statut de chef de file de l’Opposition. Pour
les autres parties prenantes rien n’indique qu’elles auront plus qu’elles n’ont
aujourd’hui.
Mais
il y a l’autre acteur avec lequel il faut compter : les partenaires
extérieurs de la Mauritanie qui voudraient s’organiser des élections au plus
vite. En plus de la volonté politique déclarée des autorités qui déclarent être
prêtes à partir de décembre…
La
perspective des élections et la nécessité de discuter les conditions dans
lesquelles elles seront organisées, vont-elles être saisies comme une
opportunité d’ouvrir un dialogue, le plus inclusif possible ? L’entêtement
des acteurs va-t-il l’emporter ?