C’est
le survivant mauritanien de la tuerie perpétrée par une unité de l’Armée
malienne à Diabali. Visiblement le seul da’iya, prédicateur, à avoir pu
échapper, par miracle, à l’exécution qui a visé tout le groupe. On parle du
chauffeur qui aurait survécu lui aussi, mais il ne s’agit pas d’un prédicateur,
c’est un Malien qui loue ses services aux usagers transfrontaliers. On ne sait
toujours pas où il est.
Nous
savons cependant que le Mauritanien se trouve depuis une semaine entre les
mains des autorités maliennes qui avaient promis de le remettre à son ambassade
à Bamako. Bientôt une semaine que Loula Ould Najem, un jeune de Fassala
(Bassiknou) est entre les mains des autorités militaires maliennes. Seul témoin
oculaire de ce qui s’est passé ce soir-là, il n’est pas sûr là où il est.
Là-bas,
l’Armée qui s’accroche au pouvoir et qui veut créer des problèmes au
gouvernement d’union nationale et qui surtout fait tout pour retarder l’obligation
pour elle d’aller au combat pour recouvrer l’intégrité territoriale de son
pays, cette Armée-là acceptera difficilement que ce témoin soit rendu aux
siens. Il est donc tout à fait normal que la partie mauritanienne s’inquiète
pour lui. Ses parents, ses amis, ses frères de la da’wa, les autorités… tout le
monde ici s’inquiète.
Quand
on sait que les enjeux sont importants, qu’aucune des questions soulevées à l’occasion
du meurtre des prédicateurs n’a été éludée, que les complicités doivent exister
au plus haut de la hiérarchie militaire malienne, il y a des raisons de ne pas
croire que le survivant, seul témoin de la tuerie, soit livré aussi facilement aux siens.
Ce
que les Maliens doivent savoir, c’est que ce soir-là des militaires ont reçu l’ordre
de leur supérieur d’exécuter le groupe de 18 personnes appréhendées dans l’après-midi
après avoir fait leurs formalités d’entrée sur le territoire malien auprès du
poste frontière et après avoir décliné leurs identités aux éléments de l’unité.
Celle-ci les gardera quelques heures avant de décider de s’en débarrasser en
les exécutant.
Nos
frères maliens – partis politiques, société civile, presse, gouvernement…-
doivent se mobiliser pour obliger l’Armée à remettre Loula Ould Najem à la
Mauritanie. Tout faire pour sauver le prédicateur Loula.