Le MUJAO (mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) vient
de déclarer qu’il a procédé à l’exécution du diplomate algérien, Taher Twati
qui faisait partie du groupe du Consulat algérien à Gao. Il en restait quatre
aux mains de leurs ravisseurs du MUJAO qui avait lancé un ultimatum menaçant d’exécuter
le vice-consul Taher Twati.
Le MUJAO est cette organisation, génération spontanée, avatar si vous
voulez de AQMI, qui s’est déclarée au lendemain du rapt des humanitaires
occidentaux des camps sahraouis près de Tindouf. Profondément anti-algérien, le
mouvement a revendiqué des attentats dans le sud algérien. C’est à l’occasion
de l’occupation de Gao que le mouvement a enlevé six diplomates algériens dont
le consul et son adjoint. Il a fini par libérer deux des otages et essayé de
marchander les autres.
L’Algérie qui travaille pour une résolution contre le paiement des rançons
aux terroristes et qui s’était fâchée avec le Mali pour avoir libéré des
terroristes dans le cadre de négociations, cette Algérie est dans une mauvaise
posture. Elle ne peut accepter de marchander alors que le MUJAO semble
déterminé à exécuter les otages.
Quand le gendarme mauritanien avait été enlevé par AQMI, les autorités
avaient trouvé une formule d’échange qui n’affectait en rien leur détermination
à ne pas libérer de combattants faits prisonniers. C’est contre un trafiquant
intermédiaire, de nationalité malienne, que le gendarme avait été libéré. Le groupe
responsable de son rapt avait fait l’objet d’une attaque aérienne au lendemain
de sa libération. Une manière pour les Mauritaniens de dire que ces actes ne
resteraient pas impunis.
Que peut faire l’Algérie aujourd’hui ? Le MUJAO a été coupable d’acte
de guerre vis-à-vis de l’Algérie qui doit répondre au plus vite. Sinon, elle se
sera rendue coupable d’avoir abandonné les siens.
Reste à savoir comment et pourquoi une organisation qui prétend s’inspirer
de l’Islam peut justifier le meurtre d’une personne qui proclame la profession
de foi (laa ilaaha illa Allah, Mohammad rassoul Allah). A y penser, on ne peut
qu’être terrifié par les choix de ces organisations, mais aussi par le silence
assourdissant des activistes politiques et ceux de la société civile dans nos
pays.
Taher Twati a été exécuté hier, samedi et jusqu’à présent aucune voix «musulmane»
ne s’est élevée pour condamner cet acte barbare. Ni parti, ni Imam, si syndicat…
grave, non ?