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samedi 25 août 2012

Rentrée politique

Ailleurs, le premier conseil des ministres donne le coup d’envoi de la rentrée politique. En est-il de même ici ou devons-nous attendre les premières manifestations et contre-manifestations pour parler de la rentrée ? Pourtant, c’est bien ce conseil des ministres tenu jeudi dernier qui doit signifier la reprise, donc la rentrée politique.
C’est au gouvernement de définir ses priorités pour la saison prochaine, de faire une évaluation de ce qui a été fait depuis les dernières vacances gouvernementales. Est-ce que les visites de terrain des ministres ont permis réellement à ces ministres de prendre le pouls de la situation ? d’écouter les doléances des populations, d’en satisfaire certaines en promettant la solution aux autres ? de faire un rapport juste et détaillé de la tournée à qui de droit ?
Selon toute vraisemblance, le conseil a été l’occasion d’écouter des comptes-rendus oraux des ministres voyageurs, de lancer l’opération du Haj de cette année et de faire passer quelques textes pas très fondamentaux. Il s’agissait plus d’une reprise de contact, d’une relance que d’une reprise de travail.
Le gouvernement qui se targue d’avoir mis en œuvre quelques cinq cents milliards en investissements, d’avoir résorbé en partie le chômage dans le milieu des diplômés (de source officielle, il n’y aurait plus un seul ingénieur ou un seul docteur au chômage aujourd’hui), d’avoir considérablement diminué le train de vie de l’Etat, d’avoir donc fait des économies énormes qui permettent aujourd’hui de s’enorgueillir de l’état largement positif de la trésorerie…, ce gouvernement manque de communication sur ces réalisations.
Nous n’entendons en effet que ceux qui expriment leur scepticisme quant à l’état de la Nation et à l’action du gouvernement. Le bruit produit par les détracteurs de l’action publique couvrirait-il la réalité ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non, comme diraient nos cousins les Bretons.
Ceux qui croient que «la vérité finit toujours par s’imposer» pourraient se tromper : nous sommes dans une aire culturelle où la rumeur, l’approximation, l’imprécision, voire le faux sont plus «forts» en terme de poids que l’information réelle, que l’exactitude des chiffres, que la réalité vécue… C’est pourquoi toute position – même la plus juste – a toujours besoin d’un coup de pouce pour s’imposer sur la scène. Ce «coup de pouce», c’est la communication.
Un gouvernement qui ne communique pas se met forcément en mauvaise posture : son action est invisible, ses desseins illisibles et ne trouve soutien nulle part.