Ailleurs, le premier conseil des
ministres donne le coup d’envoi de la rentrée politique. En est-il de même ici
ou devons-nous attendre les premières manifestations et contre-manifestations
pour parler de la rentrée ? Pourtant, c’est bien ce conseil des ministres
tenu jeudi dernier qui doit signifier la reprise, donc la rentrée politique.
C’est au gouvernement de définir
ses priorités pour la saison prochaine, de faire une évaluation de ce qui a été
fait depuis les dernières vacances gouvernementales. Est-ce que les visites de
terrain des ministres ont permis réellement à ces ministres de prendre le pouls
de la situation ? d’écouter les doléances des populations, d’en satisfaire
certaines en promettant la solution aux autres ? de faire un rapport juste
et détaillé de la tournée à qui de droit ?
Selon toute vraisemblance, le
conseil a été l’occasion d’écouter des comptes-rendus oraux des ministres
voyageurs, de lancer l’opération du Haj de cette année et de faire passer
quelques textes pas très fondamentaux. Il s’agissait plus d’une reprise de
contact, d’une relance que d’une reprise de travail.
Le gouvernement qui se targue d’avoir
mis en œuvre quelques cinq cents milliards en investissements, d’avoir résorbé
en partie le chômage dans le milieu des diplômés (de source officielle, il n’y
aurait plus un seul ingénieur ou un seul docteur au chômage aujourd’hui), d’avoir
considérablement diminué le train de vie de l’Etat, d’avoir donc fait des
économies énormes qui permettent aujourd’hui de s’enorgueillir de l’état largement
positif de la trésorerie…, ce gouvernement manque de communication sur ces
réalisations.
Nous n’entendons en effet que ceux
qui expriment leur scepticisme quant à l’état de la Nation et à l’action du
gouvernement. Le bruit produit par les détracteurs de l’action publique
couvrirait-il la réalité ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non,
comme diraient nos cousins les Bretons.
Ceux qui croient que «la vérité
finit toujours par s’imposer» pourraient se tromper : nous sommes dans une
aire culturelle où la rumeur, l’approximation, l’imprécision, voire le faux
sont plus «forts» en terme de poids que l’information réelle, que l’exactitude
des chiffres, que la réalité vécue… C’est pourquoi toute position – même la
plus juste – a toujours besoin d’un coup de pouce pour s’imposer sur la scène. Ce
«coup de pouce», c’est la communication.
Un gouvernement
qui ne communique pas se met forcément en mauvaise posture : son action
est invisible, ses desseins illisibles et ne trouve soutien nulle part.