Rien ne doit être dit au hasard par les acteurs politiques. Hier, au cours
de la manifestation organisée par la COD, l’exigence du départ du pouvoir de
Mohamed Ould Abdel Aziz a été réitérée. Alors qu’on attendait une réponse à l’initiative
du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir. Lequel avait
suggéré la mise en place d’un gouvernement d’union nationale pour dépasser la
situation actuelle et permettre un rapprochement entre les protagonistes
politiques.
Cette initiative présentait – présente encore – une opportunité pour ceux
des acteurs qui auront compris que l’exercice de la politique demande une
technicité et une intelligence qui obligent à plus de réalisme et de cohésion
dans le comportement politique. La politique se résume encore à l’usage de l’art
du possible.
Par ailleurs, il faut bien se résoudre à faire de la politique. «Dégage» et
«Reste», ne peuvent faire un contenu d’un débat. Cette démarche a montré ses
limites. Il faut donc chercher une formule intelligente et convergente…
En attendant, ce qui reste de la manifestation de mercredi, ce sont bien
les propos de Saleh Ould Hanenna et de Ely Ould Mohamed Val. Les deux hommes
partagent un passé militaire. L’un d’eux, Ould Hanenna, a été l’électron libre
d’un groupe lié par une appartenance idéologique (nationalisme arabe), lequel
groupe a réussi à faire trembler le système Taya le 8 juin 2003, sans pouvoir
le faire tomber, il en a montré les limites.
Le second a été promu chef d’une junte qui a voulu remettre le pays sur les
rails. Décriée par ses successeurs civils, la transition de 2005-2007 a ouvert
d’énormes perspectives pour le pays et pour la démocratie. Malgré les
réticences affichées plus ou moins clairement, avec notamment l’appel au vote
blanc, la provocation de l’implosion du PRDR par les candidatures
indépendantes, le parrainage par les militaires d’une candidature à la
présidentielle… malgré tout ce qu’on peut en dire, cette transition aurait pu
être le point de départ de toutes les refondations dont l’Etat mauritanien
avait besoin. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Et c’est là qu’il faut
trouver la principale cause des secousses qui allaient suivre.
Pour revenir aux discours de
nos anciens militaires et surtout de Ould Mohamed Val, nous retenons qu’ils a
promis le changement au plus vite et d’une manière ou d’une autre. Rappelant même
que Ould Abdel Aziz n’a pas le monopole de la force. Ce qui laisse entendre
beaucoup de choses… dont la possibilité d’user de la force pour le faire
partir. Ou avons-nous mal compris les propos de l’ancien DGSN ?