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lundi 2 juillet 2012

BNT, FNT & Cie


Comme la FNT, la fédération qui a connu ses heures de toute-puissance, le Bureau national des transports (BNT) a sévi par le passé. Servant de caisse pour l’ancien président de la FNT dont c’était l’instrument de recouvrement de ses tributs levés au nom d’on ne sait quel ordre féodal. A chacun sa méthode de «griima», cet agrément octroyé comme faveur à un dignitaire du régime et lui rapportant un pactole énorme.
La nouvelle Autorité de régulation semble remplacer le BNT, et son président celui de la FNT. Sauf si ce qu’il a dit aux transporteurs est vrai, que l’ordre de prélèvement «vient d’en haut», auquel cas il ne ferait qu’obéir.
En tout état de cause, il est à remarquer que le niveau de prélèvement effectif n’a rien à voir avec ce qui est prévu dans les textes. Quand l’arrêté prévoit huit cents ouguiyas, les percepteurs du Roi exigent deux mille.
Le président de l’une des fédérations de transport m’a fait parvenir un tableau comparatif entre les entrées que les opérateurs sont sensés faire au Trésor public et aux assurances, et celles destinées à la caisse de l’Autorité de régulation. On y apprend ce qui suit :
Pour un petit bus, le transporteur paye au Trésor la somme globale de 127.800 UM par an répartie comme suit : 48.800 UM en impôt, 2000 UM comme taxe municipale, 14.000 UM pour la licence (annuelle), 1000 UM pour la visite technique (qui n’a jamais lieu), 62.000 UM pour les assurances. Le même bus devra désormais payer à l’Autorité la somme globale de 1.095.000 UM par an, soit une différence entre les deux de 967.200 UM. Pour un grand bus, les chiffres vont de 199.000 pour les obligations envers le Trésor et les assurances à 1.825.000 pour l’Autorité, soit une différence de 1.626.000. La différence la plus forte est celle payée par les camions 30T, elle est de 2.315.831 UM ; la plus faible est celle payée par le taxi urbain et qui est de 73.967 UM.
Enormes les différences mais aussi les taxes prélevées par l’Autorité de régulation des transports. Les syndicats de transporteurs disent ne pas savoir à quoi sert ce pactole, à quoi il est destiné. En sachant qu’il y a près de 300.000 véhicules traités, on peut imaginer ce que cela rapporte.
Ce matin, j’ai vu quelques personnes sur la grande avenue, tenant des reçus de 200 UM, tournant autour des agents de la nouvelle force routière (GGSR). Je ne sais pas si dans quelques jours, les agents de ce corps alliant jusque-là efficacité et respect, vont se transformer en aides-agents de recouvrement pour l’Autorité.
Je sais cependant que le plus détestable des aspects de la mauvaise gouvernance de l’avant-2005, c’était l’assujettissement par la FNT et son puissant président (de l’époque) de l’Etat et de ses structures. La corruption de l’Appareil a commencé par là, quand la FNT a commencé à payer le service payé et à mobiliser les agents des forces publiques pour recouvrer le tribut levé pour enrichir un privé. La FNT devenant le BNT, est-ce que ce n’est pas tout ça réuni qui revient avec l’Autorité de régulation du transport ?