Probablement
le dernier épisode de cette série qui retrace un itinéraire dans un pays où
l’histoire récente est une superposition de gâchis, de rendez-vous manqués,
d’entreprises avortées, d’aventures irraisonnées, de potentialités dilapidées,
de Mozart(s) assassiné(s) …
Nous
continuons de perdre du temps en conjectures politiciennes. A savoir si les
élections organisées en juillet 2009 étaient régulières. Si le Président élu à
l’époque, reconnu entretemps par l’ensemble de la classe politique, est
légitime. S’il a le droit de terminer son mandat ou non, de choisir ses hommes
ou pas, de mettre en œuvre son programme ou pas…
La
classe politique nous impose un surplace qui nous donne l’impression d’être aux
premières heures de 2008-2009, de n’avoir jamais été à Dakar, de n’avoir jamais
signé un Accord, mis en place un gouvernement d’union nationale avec pour
mission d’organiser des élections pluralistes avec toutes les garanties de
transparence… Avec l’impression que cette classe politique n’est pas celle qui
a fini par reconnaitre ces élections…, n’est pas celle qu’on connait…
On
perd du temps à chercher à provoquer un changement «brusque», soit par un coup
d’Etat – on ne s’en est pas caché -, soit par une révolution dont on ne prévoit
ni la mise en scène ni l’aboutissement. Alors que la sagesse et le sens
«démocratique» auraient dû dicter à toute la classe politique de préparer
calmement et sûrement les échéances prochaines. Celles très prochaines des
législatives et des municipales, celle plus lointaine de la présidentielle (fin
de mandat).
Mais
on semble pressé. On veut provoquer de nouvelles élections. Au plus vite. On
ignore que cette recherche effrénée d’une nouvelle crise retarde encore la
maturation de l’évolution politique tant espéré.
Je
comprends. La classe politique sait plus que nous autres, que la période de
transition ouverte en 2005 ne s’est pas refermée. Que parmi ses conséquences
figure forcément une profonde refonte de l’entreprenariat politique, voire un
rajeunissement des acteurs, une reformulation des discours. On retarde cela et
on perd du temps en cherchant à avoir tout (le pouvoir) et tout de suite. On continue
à croire que l’on peut accéder à l’accomplissement sans mérite…
Les
postes de contrôles (police, gendarmerie, douanes, eaux et forêts, et
groupement routier) continuent de perturber la circulation des personnes. Les questions
de savoir qui sont ceux qui passent, d’où viennent-ils et où vont-ils
continuent d’occuper ces postes qui nous donnent l’impression que nous vivons sous
un Etat de siège.
Nous
perdons du temps… un temps précieux qui aurait pu servir à redonner goût au
travail, à la vie… servir à réhabiliter l’intelligence et la compétence… à
vaincre la médiocrité qui a sévi tout ce temps.
Quel
gâchis !!!!!