Pages

dimanche 22 avril 2012

Au pays du gâchis (fin provisoire)


Probablement le dernier épisode de cette série qui retrace un itinéraire dans un pays où l’histoire récente est une superposition de gâchis, de rendez-vous manqués, d’entreprises avortées, d’aventures irraisonnées, de potentialités dilapidées, de Mozart(s) assassiné(s) …
Nous continuons de perdre du temps en conjectures politiciennes. A savoir si les élections organisées en juillet 2009 étaient régulières. Si le Président élu à l’époque, reconnu entretemps par l’ensemble de la classe politique, est légitime. S’il a le droit de terminer son mandat ou non, de choisir ses hommes ou pas, de mettre en œuvre son programme ou pas…
La classe politique nous impose un surplace qui nous donne l’impression d’être aux premières heures de 2008-2009, de n’avoir jamais été à Dakar, de n’avoir jamais signé un Accord, mis en place un gouvernement d’union nationale avec pour mission d’organiser des élections pluralistes avec toutes les garanties de transparence… Avec l’impression que cette classe politique n’est pas celle qui a fini par reconnaitre ces élections…, n’est pas celle qu’on connait…
On perd du temps à chercher à provoquer un changement «brusque», soit par un coup d’Etat – on ne s’en est pas caché -, soit par une révolution dont on ne prévoit ni la mise en scène ni l’aboutissement. Alors que la sagesse et le sens «démocratique» auraient dû dicter à toute la classe politique de préparer calmement et sûrement les échéances prochaines. Celles très prochaines des législatives et des municipales, celle plus lointaine de la présidentielle (fin de mandat).
Mais on semble pressé. On veut provoquer de nouvelles élections. Au plus vite. On ignore que cette recherche effrénée d’une nouvelle crise retarde encore la maturation de l’évolution politique tant espéré.
Je comprends. La classe politique sait plus que nous autres, que la période de transition ouverte en 2005 ne s’est pas refermée. Que parmi ses conséquences figure forcément une profonde refonte de l’entreprenariat politique, voire un rajeunissement des acteurs, une reformulation des discours. On retarde cela et on perd du temps en cherchant à avoir tout (le pouvoir) et tout de suite. On continue à croire que l’on peut accéder à l’accomplissement sans mérite…
Les postes de contrôles (police, gendarmerie, douanes, eaux et forêts, et groupement routier) continuent de perturber la circulation des personnes. Les questions de savoir qui sont ceux qui passent, d’où viennent-ils et où vont-ils continuent d’occuper ces postes qui nous donnent l’impression que nous vivons sous un Etat de siège.
Nous perdons du temps… un temps précieux qui aurait pu servir à redonner goût au travail, à la vie… servir à réhabiliter l’intelligence et la compétence… à vaincre la médiocrité qui a sévi tout ce temps.
Quel gâchis !!!!!