Pages

samedi 10 mars 2012

A qui profite le crime ?

Abu Anas Essahraoui et Abu Jandal Al Azawadi… D’après les premières informations diffusées sur les sites spécialisés, ce sont là les noms des deux kamikazes qui ont visé la caserne algérienne de Tamanrasset, il y a de cela quelques environ trois semaines. Le premier serait d’origine sahraoui, le second d’origine Azawad…
L’opération a été immédiatement revendiquée par la dissidence d’Al Qaeda qui se prénomme «Al Qaeda pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest» dirigée par le mauritanien Hammada Ould Mohamed Khairou. C’est le même groupe qui a sévi il y a quelques mois en enlevant des humanitaires dans les camps sahraouis de Tindouf. L’objectif de ce groupe est visiblement l’Algérie.
La particularité de ce pays est qu’il est le premier visé par les activités terroristes. D’ailleurs, les rançons versées d’abord au GSPC devenu AQMI vont, à hauteur de 70%, nourrir les maquis de l’Algérie «utile». L’émirat du Sahara étant conçu pour permettre les replis stratégiques et alimenter cette guérilla qui, même si elle a diminué d’intensité, ne s’est pas arrêtée depuis les années 90.
Malgré cela, l’Algérie est resté le pays le moins engagé dans la lutte contre AQMI en terre sahélo-saharienne. Alors que l’Armée algérienne est la plus forte, la mieux équipée et la plus aguerrie de la région, elle n’a jamais participé à une action sur le terrain. Provoquant quelques blocages en refusant par exemple l’implication du Maroc dans le processus régional de lutte contre AQMI.
La branche dissidente dont on parle depuis les enlèvements de Rabouni (Tindouf), semble être dédiée à l’action sur le sol algérien. En commettant ces deux actes spectaculaires, ces terroristes rappellent que la première puissance régionale n’est pas à l’abri, qu’elle peut être ciblée et qu’elle peut être atteinte. Si jusque-là Bellawar, Abu Zeyd et Abul Hammam ont évité une confrontation directe avec l’Armée algérienne, les éléments Maures, Touaregs et Africains dissidents de AQMI n’ont d’autre souci que celui de la provoquer.
Il est difficile de croire aux générations spontanées et dans cette guerre où se mêlent trafics de drogue, Jihad, guerre des renseignements, jeu des puissances…, il est naturel que l’on se pose des questions sur les tenants et aboutissants des derniers événements. De se poser la question élémentaire de Mr Watson : à qui profite le crime ?