Pages

lundi 27 février 2012

Inquiétant Sénégal

Nos peuples surprennent toujours. Par leur maturité. Alors qu’on jurait sur la faillite de la démocratie sénégalaise, le scrutin présidentiel – sans doute le plus tendu de l’Histoire du pays – s’est déroulé sans encombre. Les quelques 5,5 millions d’électeurs appelés à choisir entre quatorze candidats sont allés aux urnes sans heurts majeurs. L’affluence était celle qui indiquait le niveau de l’enjeu pour la population qui tenait à s’exprimer.
Très vite, on a compris que l’on évoluait vers un second tour. Entre le président sortant Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre Macky Sall. Ils seraient séparés par quelques points.
Première conclusion : le désaveu populaire de Wade qui a payé pour ses deux mandats et pour son entêtement à vouloir rester au pouvoir. Gorgui – comme on l’appelle affectueusement là-bas – paye aussi pour son bilan. C’est effectivement un Sénégal où le népotisme, la mauvaise gestion des ressources, le durcissement du gouvernement… ont occasionné un recul évident de l’image surfaite d’un «Sénégal démocratique accompli». L’exception sénégalaise en a pris un coup. Parce que Wade refuse de jeter l’éponge.
Grand risque : l’émiettement de l’opposition qui pense déjà aux marchandages et aux parts qu’elle peut avoir du gâteau. Alors que l’objectif principal est de réhabiliter l’exception sénégalaise (qui ne l’est plus d’ailleurs avec les évolutions dans la région), les candidats de l’opposition, surtout Niasse et Idrissa Seck, n’ont pas le droit de tergiverser. Ils doivent à leur pays et à la démocratie de déclarer un soutien sans condition à Macky Sall qui est désormais capable de battre le fauteur. De restaurer le régime démocratique.
Quand en 2007, le candidat Messaoud Ould Boulkheir avait apporté son soutien à Sidi Ould Cheikh Abdallahi au deuxième tour qui l’opposait à Ahmed Ould Daddah, il légitimait cette élection opérée aux forceps. Il remettait aussi aux calendes grecques l’éventualité pour l’opposition traditionnelle de prendre le pouvoir. Il y a de très grands risques de voir la même situation se répéter au Sénégal. A voir et à entendre les hésitations des leaders politiques sénégalais, il y a lieu de s’inquiéter.

Inquiétant Sénégal


Nos peuples surprennent toujours. Par leur maturité. Alors qu’on jurait sur la faillite de la démocratie sénégalaise, le scrutin présidentiel – sans doute le plus tendu de l’Histoire du pays – s’est déroulé sans encombre. Les quelques 5,5 millions d’électeurs appelés à choisir entre quatorze candidats sont allés aux urnes sans heurts majeurs. L’affluence était celle qui indiquait le niveau de l’enjeu pour la population qui tenait à s’exprimer.
Très vite, on a compris que l’on évoluait vers un second tour. Entre le président sortant Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre Macky Sall. Ils seraient séparés par quelques points.
Première conclusion : le désaveu populaire de Wade qui a payé pour ses deux mandats et pour son entêtement à vouloir rester au pouvoir. Gorgui – comme on l’appelle affectueusement là-bas – paye aussi pour son bilan. C’est effectivement un Sénégal où le népotisme, la mauvaise gestion des ressources, le durcissement du gouvernement… ont occasionné un recul évident de l’image surfaite d’un «Sénégal démocratique accompli». L’exception sénégalaise en a pris un coup. Parce que Wade refuse de jeter l’éponge.
Grand risque : l’émiettement de l’opposition qui pense déjà aux marchandages et aux parts qu’elle peut avoir du gâteau. Alors que l’objectif principal est de réhabiliter l’exception sénégalaise (qui ne l’est plus d’ailleurs avec les évolutions dans la région), les candidats de l’opposition, surtout Niasse et Idrissa Seck, n’ont pas le droit de tergiverser. Ils doivent à leur pays et à la démocratie de déclarer un soutien sans condition à Macky Sall qui est désormais capable de battre le fauteur. De restaurer le régime démocratique.
Quand en 2007, le candidat Messaoud Ould Boulkheir avait apporté son soutien à Sidi Ould Cheikh Abdallahi au deuxième tour qui l’opposait à Ahmed Ould Daddah, il légitimait cette élection opérée aux forceps. Il remettait aussi aux calendes grecques l’éventualité pour l’opposition traditionnelle de prendre le pouvoir. Il y a de très grands risques de voir la même situation se répéter au Sénégal. A voir et à entendre les hésitations des leaders politiques sénégalais, il y a lieu de s’inquiéter.