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mardi 3 janvier 2012

Les routes nous déciment


Un sujet sur lequel il faut revenir, revenir et revenir. Chaque fois qu’on en a l’occasion. Autant dire à tout moment. En public, en privé. Par écrit et/ou oralement.
Je me souviens qu’en 2010, le gouvernement avait été engagé par le Président de la République à présenter, chaque fin de mois, un tableau des coûts que nous cause la mauvaise conduite sur les routes. En termes de pertes humaines et matérielles. Je me souviens vaguement de cette campagne menée «tambour battant» par les services concernés… puis du silence assourdissant qui a suivi… une mode vite tombée en désuétude… le syndrome d’alkitab, de la campagne contre l’obésité, contre l’analphabétisme… ce n’est pas loin tout ça.
Ce matin du 3 janvier, j’apprends de source A que depuis le soir du 31 décembre 2011, il y a eu quatre chocs meurtriers à Nouakchott : trois à Tevraq Zeina et un au Ksar. Autant dire en pleine ville. Là où il y a des feux, des routes neuves, des éléments du contrôle routier… La où il y a aussi des voitures de luxe rutilantes, des enfants «chéris» par leurs parents qui les laissent se balader aux volants de puissants bolides souvent volés ailleurs (et payés par un argent volé ici), c’est là où il y a des gens qui ne respectent rien de rien, habitués depuis des lustres à l’impunité et au désordre.
Cinq morts au total et trois blessés graves. Depuis seulement la veille de l’année qui vient de commencer. Tragique.
Pourquoi ne pas entreprendre une campagne globale sur les rues, à la télévision, à la radio, dans les journaux, les mosquées… en tout lieu où la voix peut porter, où la raison peut s’exprimer ? Avec tous ceux qui peuvent y aider : l’administration, la police, le nouveau groupement de la sécurité routière, la gendarmerie, les écoles, les assurances, les fédérations de transport, les syndicats de chauffeurs… pourquoi ne pas impliquer tout ce monde dans une campagne de harcèlement et de proximité ?
Je suis persuadé qu’un minimum de rigueur dans les contrôles à tous les feux peut diminuer les risques occasionnés par la mauvaise conduite sur les routes.
Chaque fois que j’assiste à un viol de la réglementation, par exemple quand, ce matin une fourgonnette appartenant à une société de la place a brûlé un feu, je me suis empressé d’appeler la boîte en question pour leur dire qu’une voiture portant adresse de son propriétaire devrait avoir un chauffeur qui tient compte de la notoriété de son employeur. Un autre jour, j’ai suivi un chauffeur qui avait à bord de son véhicule une dizaine d’enfants et qui roulait à une grande vitesse brûlant tous les feux sur l’avenue Mokhtar Ould Daddah. Je l’ai suivi jusque là où il amenait les enfants pour mettre en garde leurs parents contre l’inconscience de leur employé dont ce n’est ni le bien ni la progéniture… Au niveau personnel, chacun de nous peut déjà faire des actions… en attendant que les pouvoirs publics se décident à mener une campagne permanente, pas une de saison.