Vendredi en fin d’après-midi, je ne sais pas ce qui me prend, mais je zappe sur TVM. Une journaliste anime une émission sur les questions de famille. Elle reçoit une dame apparemment activiste dans le domaine et un jeune homme dont la présence ne rime visiblement à rien. J’ai raté le sujet du jour. Toujours est-il que je surprends la dame en train d’expliquer que le divorce est fréquent chez nous parce que les mères …ensorcellent leurs garçons qui deviennent plus attachés à elles qu’à leurs épouses. Je n’invente rien.
S’en suit de longues litanies où la démonstration est faite de l’importance de la sorcellerie et de ses pratiques dans la société. Le jeune homme tente vainement d’objecter quelques versets du Saint Coran pour disqualifier la sorcellerie. Rien y fait. Ce sera la promotion de la magie, de la sorcellerie et du reste.
Un autre jour, il y a de cela environ un mois, j’avais surpris un sketch soi-disant consacré au phénomène de l’obésité, un thème cher au défunt PRDS et que nous croyions oublié. On présente une fille qu’on gave. On lui fait avaler ses vomis et tous les liquides environnants pour la faire grossir. Elle aurait eu quand même le temps d’étudier et de naviguer sur facebook où elle rencontre l’homme de ses rêves. Ils décident de se marier mais quand l’homme découvre le monstre, il prend la fuite et renonce à l’épouser. On aboutit à l’hôpital où l’on parle enfin des méfaits de l’obésité.
Le sujet est traité avec tant de vulgarité que le produit est indigeste. D’abord le gavage est une pratique du passé. Je ne sais pas s’il y a des organisations qui prévoit des subsides pour lutter contre le phénomène, mais j’ai remarqué un retour du sujet alors que la pratique n’existe plus. Ensuite les programmes de TVM sont généralement suivis en famille, il faut nécessairement éviter les vulgarités et tout ce qui peut choquer ou faire disperser l’assemblée. Enfin, je ne crois pas qu’un programme qui ne révèle aucun talent, aucune intelligence, aucune écriture, rien absolument rien, qu’un programme de ce genre soit aussi intéressant.
Un troisième jour, c’était un Mufti qui essayait de rétablir le droit à la polygamie, l’autorité de l’homme sur la femme, l’obligation pour elle de rester à la maison… tout cela avec la complicité de la jeune journaliste qui avait, pour l’occasion, choisi de porter l’Abaya, cet habit qui nous vient de nulle part.
On doit savoir si l’on a pour mission de promouvoir ce qui contribue à asseoir un Etat moderne, à libérer le citoyen des croyances absurdes, à l’émanciper… ou si notre rôle est de réhabiliter ces fantaisies d’un autre âge.