Ce jour est particulier – j’utilise le terme pour accrocher les plus sceptiques, ceux qui pourraient être choqués par un terme comme «historique». C’est le jour où doit défiler l’Armée nationale en célébrant le jour de sa création. Premier message.
Pendant longtemps, les forces armées mauritaniennes ont fêté le 10 juillet, jour de la prise de pouvoir par un groupe d’officiers ayant jugé que la guerre du Sahara avait trop coûté. Acceptons cette explication. Leur gestion des affaires a été pourtant plus catastrophique pour le pays qui s’en relève encore très mal. En décidant d’une autre date – je ne sais pas qui en a décidé – on normalise un peu la célébration. Mais personne ne semble avoir retenu cela. Avec la parade de ce jour, on vient de consacrer le fait. C’est ancré et c’est tant mieux.
A ce message politique, il faut ajouter celui de la dissuasion. A l’endroit de l’ennemi actuel : le terrorisme et le crime organisé. Perçue comme le maillon faible, la Mauritanie a été dans la ligne de mire des terroristes, des trafiquants de drogue et d’armes, et des marchands de rêves européens à des jeunes toujours prêts à vivre les risques d’une traversée de moins en moins facile.
L’Armée fait la démonstration qu’elle peut dégarnir le front, faire la fête et démontrer toute sa puissance sans risque pour elle de voir l’ennemi s’attaquer au pays. Il y a un an c’était trop risqué. Aujourd’hui, c’est possible. Grâce justement aux multiples actions menées contre les bases terroristes dans le désert malien. La peur a changé de camp.
Message rassurant pour les populations qui savent désormais que les efforts consentis n’ont pas été vains, maintenant que les résultats sont visibles. A ceux qui voulaient tant savoir où passe l’argent destiné à la défense, la réponse a été donnée ce 25 novembre.
Rassurant aussi pour les investisseurs miniers qui craignaient pour la sécurité de leurs biens et qui le faisaient payer en termes d’offres minimales en contrepartie de l’exploitation de nos ressources. L’analyse risque-pays, mettait les nôtres dans une situation de demandeur donc de plus faible.
Un pays comme le nôtre a besoin d’une Armée forte du soutien de son peuple, du volontarisme de ses politiques et de sa (bonne) mise en condition. Une Armée qui a les moyens de remplir la noble mission qui est la sienne, n’a pas le temps de s’occuper de controverses futiles. Elle ne mérite pas non plus d’en être l’objet.