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dimanche 20 novembre 2011

Faut-il empêcher les uns de parler ?


L’un des présentateurs vedettes de la télévision française, Laurent Ruquier, disait pour expliquer son refus de recevoir la patronne du Front National, Marine Le Pen dans son émission culte «On n’est pas couché» : "Tant que rien ne m'y oblige, je choisis les invités politiques que je reçois comme bon me semble. Je veux avoir plaisir à les recevoir et ne souhaite pas livrer mon audience aux idées du Front national, qu'il soit représenté par Marine, Jean-Marie Le Pen ou Bruno Gollnisch. Je n'invite pas les gens qui font de mauvais films. Je ne prends pas non plus ceux qui encouragent les mauvais sentiments et sont un danger pour la cohésion nationale. C'est ma vision du service public".
Je ne peux pas juger des autres, mais pour moi, il y a des idées que je ne peux servir en leur prêtant un support dont leurs auteurs ne pouvaient rêver. Qu’on ne me reproche pas de m’abstenir de parler ou de donner la parole à ceux qui défendent des idées sectaires, racistes, xénophobes et finalement antinationales, à l’opposé du combat qui est le mien.
Oui je crois à la nécessité de préserver le droit à l’expression pour tout un chacun. Oui je défendrai l’exercice de ce droit s’il est menacé dans mon pays. Oui… j’en dénoncerai les abus s’il y a lieu…
Mais je n’accepterai jamais d’être le relais d’idées et de discours haineux dont les porteurs en font un fonds de commerce, un tremplin…
Je le dis surtout à mes confrères, comment je peux combattre pour des idées humanistes, reconnaissant le droit à la différence, pour promouvoir la vérité, l’égalité entre les hommes, la justice sociale, comment se battre contre le racisme, le népotisme, le régionalisme, le tribalisme, le particularisme, contre tous les maux en «isme» et donner la parole à ceux qui les cultivent ?
Cela ne pose aucun problème de conscience à la plupart d’entre nous visiblement.