C’est le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf qui a installé la commission chargée du suivi de l’exécution des conclusions du dialogue qui aura duré un peu plus d’un mois.
Dans son discours, le Premier ministre a ancré le dialogue dans l’opération de raffermissement de la démocratie. Il a souligné qu’il s’agissait là du premier pas vers une plus grande implication des acteurs politiques les plus engagés dans l’entreprise de construction nationale et d’édification d’un Etat de droit.
«La diversité au plan intellectuel, les divergences d’opinion et les différences d'appréciation sur les grandes questions nationales et des solutions à leur proposer constituent les fondements essentiels du système démocratique, qui est, de nos jours, le meilleur système de gouvernement.
Mais le fait d’avoir une pluralité d’acteurs, dont les opinions divergent le plus souvent, ou sont parfois antagonistes, demeure circonscrit dans des choix majeurs garantissant la conclusion d’un accord de principe basé sur des constantes nationales partagées dans le cadre d’un contrat social dont l'ultime objectif est de préserver l'intérêt suprême de la Patrie, le choix de sa pérennité, son intégrité territoriale et son indépendance politique et économique».
Mais le fait d’avoir une pluralité d’acteurs, dont les opinions divergent le plus souvent, ou sont parfois antagonistes, demeure circonscrit dans des choix majeurs garantissant la conclusion d’un accord de principe basé sur des constantes nationales partagées dans le cadre d’un contrat social dont l'ultime objectif est de préserver l'intérêt suprême de la Patrie, le choix de sa pérennité, son intégrité territoriale et son indépendance politique et économique».
La commission se compose, outre les chefs des pôles du dialogue politique, Ahmed Ould Bahiya, l’actuel ministre d’Etat à l’éducation et Boïdjel Ould Houmeïd, président du parti Wiam, de : Mintata Mint Hideid (PRDR), Mohamed Yahya Ould Horma (UPR) ; Ousman Sangott (UDP), Ethmane Ould Cheikh Aboulmaaly (Fadila) et Yahya Ould Sidi el Moustaph (Adil) pour la Majorité, et pour l’Opposition : Correra Isagha (APP), Mohamed Yehdhih Ould Moctar Hacen (Wiam), Abdessalam Ould Horma (Sawab), El Mounir Ould Bah (Hamam) et Ahmed Ould Abdallahi.
L’urgence politique est à la mise en œuvre de l’accord. Dans les jours qui viennent, la commission de suivi sera dotée d’un local et d’une véritable structure de travail. La première étape est la désignation de la commission électorale indépendante qui doit comprendre en tout 14 membres – 7 pour chaque camp. Parmi eux, 7 seront choisis pour former le bureau exécutif de la commission dont le président. Les profils sont ceux d’administrateurs chevronnés et consensuels, de magistrats, universitaires, avocats, journalistes… capables de faire le consensus et donner confiance.
Les réaménagements des textes législatifs doivent intervenir aussi au plus vite. C’est dans cette perspective que travaillera la commission dont les activités seront supervisées à partir du Premier ministère.
Et parce qu’on affiche «morose» dans les salons de Nouakchott, il serait utile de voir la moitié pleine de la bouteille. Recul net du train de vie de l’Etat, baisse considérable de la prédation en matière de gestion publique et réalisation de quelques grands chantiers.
L’eau étant le plus grand enjeu pour les populations mauritaniennes, rurales ou urbaines, il faut se féliciter de la conclusion des financements et même de la réalisation des extensions de l’alimentation en eau potable de tous les quartiers de Nouakchott grâce au projet Aftout Essahli. Son pendant de l’est – Aftout Echrgui – va être lancé dans le courant novembre. Il permettra d’alimenter une grande partie des régions de l’Assaba, du Gudimakha, du Gorgol et une partie du Brakna ouest. Le projet Dhar va alimenter dans les mois qui viennent, Adel Begrou et Amourj au sud, Timbédra, Néma et Walata au nord de la région du Hodh Echergui.
La dernière mission du FMI a mis en exergue les réussites macro-économiques. La situation internationale aidant, la vision du désengagement de l’Etat a connu un net recul et les bailleurs acceptent désormais de laisser l’autorité publique intervenir en consacrant une partie des ressources financières à atténuer les effets des aléas, notamment de la sécheresse. D’ailleurs, près de quarante milliards d’ouguiyas seront mobilisés pour faire face à l’éventuelle catastrophe née du déficit pluviométrique de cette année.
Le comité interministériel chargé de préparer le plan, a tout prévu : aliments de bétail, disponibilisation de produits alimentaires à des prix bas (900 boutiques sur toute l’étendue du territoire), soins et équipes d’intervention.
Les mois qui viennent verront aussi le lancement des routes Néma-Bassiknou, Choum-Zouératt et la construction d’un nouveau département à mi-chemin entre Nouakchott et Nouadhibou (Chami).
Mais la plus belle perspective vient du côté de l’apport des mines qui sera considérable en 2012. Rien que pour Kinross Tasiast, l’extension est chiffrée à 3,5 milliards dollars. Selon Melainine Ould Tommy, vice-président chargé des relations extérieures de la société, «les patentes des rentes de l'or s'élèvent au prix de ce dernier et augmentent à travers la valeur imposable sur les recettes chaque fois que les profits de la société accroissent». Il a révélé au cours d’une récente conférence de presse, que la société réserve 3,5 milliards d’ouguiyas au financement de certains projets dont une école de spécialités minières, mais aussi à l’appui de projets sociaux. Il a promis que des milliers de Mauritaniens seront formés et employés dans les années à venir dans la mine qui sera la plus grande mine d’or d’Afrique, sinon du monde.
Les perspectives minières sont prometteuses à d’autres niveaux que celui de l’or. 2012 nous dira si la Mauritanie a des chances de devenir un pays minier, un pays riche. Encore faut-il s’y préparer dès à présent. Par la formation d’une main d’œuvre spécialisée à tous les niveaux, par l’assainissement du climat politique et sécuritaire, par la réhabilitation du mérite et de l’expertise.