Les «entreprises» guerrières occidentales se suivent et se ressemblent. Toujours le même prétexte de «civilisation» (colonisation), de «démocratisation», de «libération». Suivi d’une mobilisation générale, de promesses faites à nos peuples, de conquêtes ou, comme c’est le cas en Libye de bombardements et d’actions discrètes sur le terrain. Et au finish, plus de désolation pour les pays visés, plus de pauvreté et surtout d’insécurité et d’instabilité pour leurs peuples. L’Irak, l’Afghanistan et maintenant la Libye.
La tribu des Le’beydaat, celle à laquelle appartenait le général Younès assassiné, manifeste dans les rues de Benghazi pour réclamer une enquête sur la mort du général. Les jeunes sont en tenue para et la plupart sont armés. Une manière de menacer l’autorité publique ou ce qu’il en tient lieu. Cette histoire commence à peine et on entend déjà, les membres de la tribu accuser quelques factions de la rébellion, particulièrement les salafistes, d’être la cause de la mort du vieux général.
Le Conseil national de transition (CNT) est incapable de désigner son gouvernement depuis près d’un mois. Et l’après Kadhafi ne se dessine pas parce que Kadhafi est toujours quelque part, hors de portée des rebelles.
La famille Kadhafi qui a été reçue en Algérie «pour raisons humanitaires» commence à reprendre une place dans la guerre qui meurtrit le pays. La diatribe de la fille Aicha sur Al Rai (TV syrienne) signe ce retour.
Les rebelles sont toujours incapables de prendre Syrte et Beni Walid, supposées être des fiefs de Kadhafi. Ils sont toujours à quelques heures de les prendre et d’en finir avec le dictateur. La peur aux tripes tant qu’il n’est pas entre leurs mains. Mais en même temps incapacité d’agir.
Dans ce cas, c’est l’OTAN qui décide de continuer ses frappes pour «protéger le peuple libyen». Cette fois-ci, c’est bien le peuple libyen qui subit les bombardements à Syrte et à Beni Walid. Les images de l’artillerie rebelle, des blindés et des avions de l’OTAN bombardant aveuglément, ces images resteront longtemps gravées dans les esprits.
En attendant de voir comment tout cela va finir – ce n’est pas pour trop tôt -, nous allons, comme les médias en vogue, commencer par appeler les «rebelles» d’hier, «les forces du CNT». Comme s’il suffisait pour eux de changer de dénomination pour légitimer leur action et faire oublier les antécédents des plus en vue d’entre eux.