Ils avaient promis un Ramadan sanglant aux pays de la zone, particulièrement pour l’Algérie et la Mauritanie. En ce vendredi, 26ème jour du mois béni, ils ont frappé à l’académie militaire de Cherchell en Algérie. Au total neuf officiers et deux civils ont été tués sur le coup. 26 autres personnes ont quitté l’hôpital après y avoir subi des soins. Tandis que 6 victimes du double-attentat ont retenues sous contrôle médical. C’est du moins ce qui ressort du premier bilan officiel publié par les autorités dans un communiqué du ministère de la défense. Le même ministère précisera le lendemain que le nombre des morts est de 18 dont deux civils. Certains journaux locaux ont parlé d’un mort de nationalité «mauritanienne ou malienne», sans d’autre précision.
Dans son communiqué, le ministère de la Défense a déclaré que cet "acte abject" vise à "atteindre des objectifs médiatiques afin de desserrer l'étau qui leur est imposé sur le terrain par les forces combinées de sécurité qui ont réalisé des résultats remarquables, notamment durant les dernières semaines".
Un premier kamikaze est venu à pieds et s’est fait exploser au moment où le muezzin lançait son appel pour la prière du Maghreb qui met fin au jeûne quotidien. Le deuxième est venu à moto semant le carnage dans le mess de l’académie militaire de Cherchell.
Cela aurait pu se passer à Nouakchott, à Rabat, à Tunis ou ailleurs dans l’un des pays de la zone sahélo-saharienne. Parce que la guerre déclarée par les groupes terroristes contre ces pays, cette guerre est totale. Les deux kamikazes dont on ne connait pas l’identité auraient accompli leur mission macabre en frappant n’importe où. L’essentiel étant de tuer le plus de monde. Peu importe la symbolique du moment choisi – le moment de la coupure du jeûne en ce mois béni (de paix) -, parce que le prétexte de l’Islam, nous le savons depuis longtemps, est fallacieux.
La leçon à tirer, c’est la nécessité de joindre les efforts des pays concernés. Pourquoi l’Algérie hésite-t-elle à frapper les bases de AQMI en plein Sahara ? Ce ne sont pas les moyens qui manquent. Ni les raisons.
Le commerce des otages dans l’espace sahélo-saharien finance les attaques terroristes en Algérie. Les camps d’entrainement sont des lieux de recrutement des kamikazes en vue d’actions dans les pays, d’abord l’Algérie.
Pourquoi l’Algérie cherche-t-elle à faire sans le Maroc ? Pourquoi le Maroc n’est pas invité à la conférence d’Alger prévue en septembre et à laquelle pourtant sont invités des pays comme le Pakistan, l’Afghanistan… ? L’Algérie, tout en gardant le leadership dans la lutte contre le terrorisme, aurait dû se départir de ses tendances hégémoniques pour s’engager avec les autres, tous les autres, dans la lutte visant à éradiquer le phénomène terroriste AQMI.