Les membres du gouvernement devant aller en vacances dans la deuxième quinzaine d’août, ont été finalement retenus. Du coup, supputations et commentaires ont fusé. Pour les uns, c’est là le signe avant-coureur de l’ouverture du dialogue entre Pouvoir et Opposition. L’Exécutif ayant été chargé de mener le processus. Pour les autres, ce peut-être l’annonce d’un remaniement imminent. Pour les uns et les autres la décision n’a pas été prise par hasard.
J’en suis resté quant à moi, à me demander pourquoi des vacances d’ailleurs ? Le pays a perdu assez de temps. Les ministres ne font pas grand-chose pour mériter le repos. D’ailleurs tout le monde doit abandonner l’idée des vacances des responsables politiques. C’est l’engagement minimal que nous pouvons attendre d’eux. Le sacrifice qu’ils peuvent faire pour le pays est celui-là.
Mais il est vrai qu’ailleurs on parle de vacances, de rentrée politique, de reprise… alors il faut bien imiter. En oubliant qu’ailleurs, il y a obligation de résultats pour les responsables politiques à quelque niveau que ce soit. Ils ont des missions et rendent compte de ces missions. Ils sont responsables de ce qu’ils font et payent pour leurs manquements.
Rien de cela ici. L’impunité est totale. Et à tous les niveaux. Avec nos responsables politiques, nous avons l’impression que la responsabilité n’existe pas. Pour ceux d’entre eux en fonction dans les hautes sphères, l’excuse est toute trouvée depuis près de trois décennies : «là-haut». Pour ceux en activité politique, il n’y a jamais de fautes.
Le parcours politique du pays et de ses hommes nous enseigne que personne ne veut prendre la responsabilité de ce qu’il fait, ni de ce qu’il fait subir à notre pays. On se plait à charger les autres dont c’est toujours la faute.
Et pour en revenir à ces vacances, je ne vois pas qui a besoin de vacances, si ce n’est les travailleurs domestiques qui triment à l’intérieur des maisons contre un salaire de misère ou les mendiants de Nouakchott qui n’ont pas une minute pour s’arrêter.