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lundi 6 juin 2011

L’ultimatum de Ould Boulkheir

L’ultimatum lancé par le président de l’APP, président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, cet ultimatum expire aujourd’hui. Il avait dit, il y a quelques jours, que si ses compagnons de la Coordination de l’opposition démocratique ne se décidaient pas à choisir la voie du dialogue avec le pouvoir, son parti quitterait alors la COD. On s’attend aujourd’hui à ce qu’il y ait du nouveau du côté de ce conglomérat, du nouveau qui sera probablement annoncé lors de la conférence de presse prévue dans la journée. Mais que peuvent dire les partis de la COD ?
Qu’ils sont pour le dialogue mais avec des conditions. Par exemple le retour sur l’Accord de Dakar. Ils seront alors revenus sur leurs pas, la référence à Dakar ayant été dépassé par les intéressés depuis la fin 2010. Au lendemain de l’appel lancé par le Président Ould Abdel Aziz à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance.
Qu’ils sont pour le dialogue, sans en préciser les contours ou les conditions. On estimera alors que tout étant positifs, les partis n’auront pas fait avancer les choses.
Qu’ils sont pour le dialogue en proposant une feuille de route comme ils l’appellent. C’est ce qu’ils essayaient quand Ould Boulkheir a exprimé son impatience face à l’indécision de la plupart. Cette feuille de route va nécessairement comporter, si l’on veut du sérieux, des propositions à différents niveaux.
Au niveau institutionnel, l’équilibre des pouvoirs avec notamment plus de responsabilisation pour le Premier ministre et moins de régime présidentiel. Avec aussi la suppression de certaines institutions plus ou moins inutiles : le Sénat avec l’augmentation du nombre des députés à l’Assemblée et l’élargissement de la proportionnelle ; le Haut conseil islamique ; le Conseil Constitutionnel… en fait toutes ces institutions coûteuses et tout à fait inutiles.
Au niveau électoral, la refonte du code électoral avec peut-être la correction des aberrations qui font que certains élus le sont par un quotient de  1000 à 3000 électeurs, alors que d’autres le sont par 10.000 et plus, que des zones très peuplées ont un nombre inférieur ou égal à d’autres très peu peuplées… Aussi la question de la CENI, faut-il conserver l’option «partisane» auquel cas chercher à formuler la représentation autrement que par le partage entre les trois anciennes composantes de l’espace politique ? faut-il créer une institution indépendante et consensuelle et comment ? faut-il la laisser vivre tout le temps ?
Si la COD veut réellement le dialogue, les propositions seront claires et raisonnables. Elles ne comporteront pas de conditions préalables destinées  plus à irriter qu’à apaiser.
Si le pouvoir veut réellement le dialogue, la réponse sera alors immédiate et positive.